Danny Reweghs

Plancher atteint?

Danny Reweghs Journaliste

Face à la situation extraordinaire sur les marchés, deux clans s’opposent: ceux qui pensent que la tendance baissière va se poursuivre, et ceux qui estiment qu’un étiage a déjà été atteint. Nous faisons partie du deuxième, confortés par un indicateur qui a jusqu’ici montré sa fiabilité.

Les analystes peinent actuellement à s’accorder. Que de neuf, nous direz-vous? S’il est habituel que certains affichent une attitude positive quand d’autres jouent les Cassandre, leurs divergences sont aujourd’hui plus marquées que de coutume. Il faut dire que nous vivons une époque extraordinaire, marquée par des taux d’intérêt en hausse, une inflation galopante et un déclin, depuis plusieurs mois, des marchés boursiers.

Les indices ont en effet abandonné plus de 20%, ce qui correspond à la définition classique d’un “marché baissier”. La majorité des stratégistes voient dans le rebond de cet été un répit de nature temporaire seulement et pensent qu’un nouveau plongeon, plus marqué cette fois, suivra d’ici décembre, ou en 2023 au plus tard.

Un indicateur fiable

Mais une minorité d’analystes estime que l’indice S&P 500 a atteint son niveau le plus bas le 16 juin. Nous sommes de ceux-là. Sur la base des indicateurs que nous suivons régulièrement, nous pensons que le rebond de cet été forme les prémices d’une phase haussière; dès lors, toute baisse des cours semble éphémère, et constitue une opportunité d’achat. Bien sûr, ce point de vue ne vaut que tant que le plancher de la mi-juin résiste.

Un indicateur technique, qui montre que l’indice S&P 500 a compensé plus de la moitié de la perte subie sur le marché baissier, est toutefois venu appuyer notre raisonnement récemment. L’indice phare de la Bourse américaine avait atteint un plancher le 16 juin, à 3.637 points, en retrait de 23,6% par rapport à son sommet historique de 4.818 points le 3 janvier. Or, exactement deux mois plus tard, le 16 août, il s’était redressé à 4.232 points, regagnant plus de la moitié du terrain perdu. Chaque fois que ce cas de figure s’est produit depuis 1945 (à savoir 13 fois), l’indice n’a plus plongé sous le plancher établi.

Cette statistique vérifiée dans 100% des cas laisse rêveur, même si nous sommes bien conscients qu’elle ne garantit pas de manière absolue que ce sera le cas une quatorzième fois de suite. Toutefois, la probabilité est certainement plus élevée que ce que n’estiment aujourd’hui la plupart des observateurs et des investisseurs. Bien sûr, la lutte entre optimistes et pessimistes pourrait encore se poursuivre pendant quelques mois. Mais vu le bel historique de l’indicateur, la tendance haussière est bel et bien susceptible d’avoir été amorcée.

Ces prochaines semaines, l’indice S&P 500 devrait continuer à évoluer entre 3.950-4.000 points et 4.300-4.400 points. Une véritable percée ne sera possible qu’en présence de signes que la Réserve fédérale pourrait ralentir ses tours de vis. Il faudra pour cela attendre que l’inflation ait culminé, et/ou que la récession s’installe véritablement.

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