Danny Reweghs

Opportunités pour les bancaires européennes

Danny Reweghs Journaliste

Les restrictions sur les dividendes imposées pendant la crise sanitaire par la Banque centrale européenne étant désormais levées, de nombreuses banques se rattrapent largement. Malgré les progrès dès lors enregistrés, les valorisations du secteur bancaire européen restent très faibles, en termes tant absolus que relatifs.

L’indice Stoxx 600 Banks (qui contient toutes les grandes actions bancaires européennes cotées) a beaucoup mieux évolué (performance totale: +3%) ces 12 derniers mois que le Stoxx 600 (-9%). Grâce, en partie, aux très généreux dividendes payés par le secteur; car en réalité, les bancaires européennes ont reculé de 3%, mais leur dividende s’est établi à 6% en moyenne.

Ce qui explique du reste en partie pourquoi elles se portent si bien aujourd’hui. En 2020, pendant la crise sanitaire, la Banque centrale européenne avait imposé des restrictions sur les dividendes. La mesure étant désormais levée, de nombreuses banques se rattrapent largement. L’exemple le plus marquant est celui de KBC, qui versera cette année un dividende exceptionnel de 8,60 euros brut, soit au cours actuel un rendement brut de plus de 15%. Et les analystes de miser déjà unanimement sur 4 euros brut par action (rendement en dividende de 7% brut) l’an prochain.

Autre raison à cette évolution: la hausse des taux d’intérêt et la stabilité de la rémunération de l’épargne, qui ont permis à la marge d’intérêts (principale source de revenus des banques; revenus d’intérêts moins intérêts payés) de repartir à la hausse. C’est le déclin structurel et persistant de la marge d’intérêts qui avait incité analystes et investisseurs à bouder les valeurs financières. De ce point de vue, on pourrait même s’attendre à une performance relative meilleure encore de la part du secteur bancaire européen que celle du marché. A ceci près, bien sûr, que les investisseurs craignent que la récession annoncée n’incite les banques à revoir à la hausse leurs provisions pour crédits douteux, ce qui pèserait sur leurs bénéfices.

En moyenne, les actions bancaires européennes s’échangent à 0,6 fois à peine leur valeur comptable

Toujours bon marché

Reste qu’une petite partie seulement du retard accumulé au cours de la dernière décennie a été rattrapée. Malgré les plantureux dividendes, un investissement dans l’indice Stoxx 600 Banks n’a encore rapporté “que” 25% de rendement (-16%, en évolution du cours), contre 104% pour le Stoxx 600, soit un écart de 79%! La bonne nouvelle est que malgré les progrès enregistrés, les valorisations du secteur bancaire européen restent très faibles, en termes tant absolus que relatifs.

Les 40 titres qui composent le Stoxx 600 Banks s’échangent à 0,6 fois la valeur comptable (1,3 fois en moyenne pour celles du Stoxx 600) et à 7,2 fois à peine les bénéfices escomptés pour 2022. La perspective d’une récession est, du moins partiellement, intégrée dans leur cours. En termes de rapport qualité/prix, notre préférence va toujours à KBC. Sa valorisation est un peu plus élevée (9 fois les bénéfices attendus, 1,1 fois la valeur comptable), mais les ratios de risque sont bien meilleurs que la moyenne. Ce qui n’est pas à dédaigner, vu le contexte. Le tracker iShares Stoxx 600 Banks (12,59 euros; coté à Francfort; code ISIN DE000A0F5UJ7) permet d’investir d’une manière diversifiée dans les banques européennes.

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