McDonald’s et le tracker Proshares Shares20 Treasury

Je possède encore un important lot d’actions McDonald’s. Je commence à avoir le vertige et ai pris acte de la réaction négative aux chiffres trimestriels. Ne me faudrait-il pas acter mes bénéfices ?

L’avantage d’écrire sur McDonald’s Corporation (97,52 USD; NYSE sous le ticker MCD; www.mcdonalds.com; code ISIN : US5801351017) est que tout le monde sait de qui on parle. Cela dit, la chaîne de restauration rapide ne se limite pas à la vente du fameux Big Mac. Bien au contraire. Le ” MacDo “, c’est une expérience complète, qui apparemment attire toutes les cultures et fonctionne dans toutes les régions. Chaque jour, quelque 65 millions de personnes dans le monde poussent la porte de 34.000 restaurants dans 120 pays. McDonald’s est dès lors la première chaîne de restauration au monde. Autre caractéristique de McDonald’s : 4 restaurants sur 5 sont en système de franchise : ce sont des indépendants locaux qui en assument l’exploitation. Au dernier trimestre, les 34.500 restaurants ont totalisé un chiffre d’affaires (CA) de 7,08 milliards USD. C’est légèrement en-dessous du consensus des analystes de 7,09 milliards USD. L’augmentation du bénéfice par action de 3,7%, à 1,38 USD par action, est inférieure à l’estimation moyenne de 1,40 USD par action. McDonald’s profite évidemment pleinement de l’augmentation de la consommation dans les pays émergents. La jeunesse apprécie particulièrement les hamburgers, symbole du style de vie à l’occidentale. Mais aux Etats-Unis, la plus grande chaîne de restauration subit la concurrence de Burger King et Yum’ Brands (KFC, Taco Bell), qui proposent des menus très bon marché, une concurrence à laquelle McDonald’s, emmené par son nouveau CEO Donald Thompson, réagit notamment avec le Dollar Menu. Les ventes dans les magasins ouverts depuis au moins 13 mois ont augmenté de 1% ; c’est moins que les 1,5% attendus. Qui plus est, McDonald’s ne se montre pas optimiste pour le reste de l’année. La faible conjoncture pèsera sur les résultats pour le reste de l’année 2013, nous annonce-t-on. Il se peut donc que le bénéfice annuel attendu de 5,37 USD par action ne soit pas atteint. La croissance du CA et du bénéfice attendue, légèrement moins élevée, a pesé sur le cours. A 17 et 18 fois le bénéfice escompté, l’action est évidemment loin d’être bon marché. Environ 3 fois la croissance bénéficiaire attendue, c’est excessif selon nous. Il serait dès lors préférable de mettre à l’abri les bénéfices engrangés sur l’action (rating 5B). L’an dernier, l’action a déjà reflué de 100 à 85 USD. Ce qui ramène la valorisation à un niveau acceptable.

Je m’inquiète de la hausse des taux et pour protéger mon portefeuille, j’envisagerais d’acquérir le tracker Proshares Shares20+ Treasury. Est-ce un bon choix, selon vous ?

Nous ne sommes pas les seuls à penser que les taux américains ont atteint un plus bas. Savez-vous où vous étiez ou ce que vous faisiez le 24 juillet 2012 ? Cela pourrait être une question de quizz dans les milieux financiers au cours des prochaines années ! Vous ne vous en souvenez probablement pas et pourtant, cette date est historique. Ce jour-là en effet, le taux à 10 ans sur les Treasuries américains (obligations d’Etat) a clôturé à 1,3875%. Nous sommes convaincus que ce niveau correspondra au taux le plus bas pendant très longtemps (plusieurs décennies ?). Car depuis que les investisseurs ont compris que la Federal Reserve est sur le point de resserrer sa politique extrêmement souple, le taux sur les titres américains à long terme s’est déjà hissé de 1,60% début mai à 2,70% début juillet. Ces dernières semaines, le président de la Banque centrale américaine Ben Bernanke a adouci ses commentaires, de manière à éviter un krach sur les marchés obligataires. En conséquence, le taux américain à 10 ans a reculé ces dernières semaines à 2,50%. Naturellement, le rythme de l’augmentation des taux est difficile, voire impossible à prédire, mais selon nous, ce qui est essentiel, c’est qu’il y a un renversement de tendance. Ce qui signifie que les détenteurs d’obligations feraient mieux d’exploiter tout rebond de cours obligataires pour alléger leurs positions. En jargon, on ne dira donc plus ” buy the dips “, mais ” sell the rallies “. Le Proshares Short 20+ Treasury (31,5 USD; NYSE; ticker TBF; code ISIN : US74347X8496) est un tracker (produit dérivé) qui produit le résultat inverse de celui de l’indice Barclays Capital 20+ Year Treasury Bond. Celui-ci comprend les 22 émissions d’obligations d’Etat américaines ayant une échéance de plus de 20 ans. Le poids lourd de l’indice est le US Treasury Bond 15/11/2041 assorti d’un coupon de 3,125%. L’effet de la hausse des taux sera ressenti le plus largement par les obligations de long terme. Dans ce contexte, le tracker TBF constitue un bon choix car sa sensibilité aux taux est très grande. En réaction à l’augmentation des taux des derniers mois, le cours du tracker s’est hissé d’environ 28 à 32 USD, mais en 2010 (le tracker existe depuis août 2009) par exemple, son cours était encore proche de 50 USD. Ce produit n’est donc certainement pas sans risque car son cours fluctuera en fonction de l’évolution du taux long américain, mais chaque fois que le taux subira une correction, ce tracker permettra de miser sur la hausse de taux suivante.

Partner Content