Les marchés émergents à la traîne

Les banques centrales des pays émergents mènent une politique monétaire très accommodante, sans véritable effet, certes, pour l’instant; d’autres initiatives seront donc nécessaires. L’accélération de la demande intérieure rend par ailleurs la Chine moins tributaire de ses exportations.

Les émergents alternent bonnes (2017) et très mauvaises années (2018, et 2019, pour l’heure). Septembre est le 8e mois d’affilée durant lequel le MSCI Emerging Markets, dont le niveau était alors à peine plus élevé qu’il y a 10 ans, a sous-performé le marché. Avec plus de 1.100 actions de 26 pays (surtout, asiatiques), le MSCI Emerging Markets est le plus grand indice d’actions cotées de pays émergents.

Ventilation géographique de l’indice

Chine: 33%

Corée du Sud: 13,1%

Taïwan: 11,3%

Inde: 9,2%

Brésil: 7,2%

Quelques éléments positifs

Le conflit sino-américain pèse sur l’économie mondiale et donc, sur les marchés émergents. Jouant la sécurité, les investisseurs misent sur des produits en dollar, très liquides, au détriment des émergents, plus risqués. La plupart des dettes des émergents sont par ailleurs libellées en dollar, actuellement onéreux.

L’on note toutefois plusieurs éléments positifs. Les banques centrales de ces pays mènent une politique monétaire très accommodante et plusieurs d’entre elles ont abaissé leur taux à une ou plusieurs reprises déjà. Sans véritable effet, certes, pour l’instant, si ce n’est au niveau des marchés obligataires locaux, puisque les devises demeurent faibles face au dollar. D’autres initiatives, comme une fiscalité visant à soutenir investissements et croissance, seront donc nécessaires. La croissance chinoise n’a pas dépassé 6% au 3e trimestre, le chiffre le plus bas depuis 1992. Mais l’accélération de la demande intérieure rend la Chine moins tributaire des exportations. Un accord, fût-il partiel, avec les Etats-Unis, donnerait des ailes aux marchés émergents, et le billet vert devrait par ailleurs progressivement s’affaiblir.

Opter pour des “trackers”

Mieux vaut, pour miser sur les émergents, recourir à des trackers. Plusieurs émetteurs proposent des ETF liés au MSCI Emerging Markets. L’iShares MSCI Emerging Markets, émis par BlackRock, existe en deux versions sur Euronext Amsterdam. La gestion de celle dont les intérêts sont capitalisés (ticker: IEMA) coûte 0,68% l’an, la variante qui paie les intérêts (ticker: IEMM) porte en compte 0,75% de frais. Il s’agit de trackers physiques, ce qui signifie que les valeurs indicielles sous-jacentes sont réellement achetées. A Paris s’échangent également l’ETF Lyxor MSCI Emerging Market (LEM) et l’ETF Amundi MSCI Emerging Market (AEEM), des trackers synthétiques.

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