Le métal rouge est reparti à la hausse

La mine de cuivre Escondida au Chili. © Reuters

Le cours du cuivre s’est hissé ces dernières semaines à 6400 dollars la tonne. Il a atteint son plus haut niveau en deux ans.

Ces dernières semaines, les métaux de base se sont particulièrement bien comportés, soutenus par l’optimisme relatif à la croissance économique mondiale. Au deuxième trimestre, l’économie de la zone euro a progressé de 2,1%, le rythme le plus soutenu depuis 2011. Le produit intérieur brut des États-Unis s’est accru sur la période de 2,6%. En Chine, on s’inquiète à nouveau de la politique monétaire restrictive. Les matières premières profitent de la croissance, mais aussi du dollar meilleur marché.

Dr. Copper

L’an dernier, le cuivre figurait parmi les matières premières les plus performantes, avec une hausse de 18%. Le prix de ce métal, appelé ” Dr. Copper ” en raison de sa valeur prédictive de la croissance économique, s’est hissé ces dernières semaines à 6400 dollars la tonne, son plus haut niveau en deux ans. La demande de cuivre est déterminée en grande partie par les investissements en infrastructure. Le secteur de la construction, du transport et de la consommation sont d’importantes composantes de la demande. Le cuivre est donc un métal très cyclique et le plus grand risque pour la demande est que les autorités monétaires réduisent leurs mesures de soutien. C’est l’inflation qui déterminera si et dans quelle mesure cela sera le cas. Aux États-Unis, le cycle haussier n’évolue pas aussi vite que prévu : l’inflation reste en retrait. En Europe, l’allègement des mesures d’encouragement a été mis au placard. Le Japon et la Chine continuent aussi sur la voie du soutien. Le cuivre profite de la croissance de la production industrielle et des investissements en capitaux plus élevés que prévu en Chine.

Côté offre, le nombre de nouveaux projets est limité et les mines actuelles produisent des minerais toujours moins riches. Les problèmes de nature opérationnelle et les tensions sociales dans plusieurs grandes mines (Escondida, Grasberg, Cerro Verde) ont mis la production sous pression. De plus, il y a moins de cuivre recyclé ou scrap disponible.

Déficit ?

Le plus grand producteur de cuivre au monde, le groupe chilien Codelco, prévoit pour cette année un léger déficit sur le marché mondial du cuivre, déficit qui devrait s’accroître l’an prochain et en 2019. Or la récente hausse des stocks de cuivre ne s’inscrit pas tout à fait dans le tableau. Les stocks agréés par le London Metal Exchange ont augmenté depuis début juillet de près d’un cinquième. Mais les avis divergent quant à l’interprétation de ces chiffres car une partie de ces stocks de métal rouge est achetée à des fins financières et spéculatives.

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