Danny Reweghs

Inévitable correction intermédiaire

Danny Reweghs Journaliste

Nous qui, au sortir d’un premier semestre médiocre, pensions que le suivant pourrait permettre de limiter la casse, ne croyions pas si bien dire. La vigueur du redressement des marchés boursiers est tout bonnement stupéfiante. Attention toutefois à ne pas tomber dans un optimisme excessif.

Après la pluie, le beau temps, titrait cette rubrique juste avant le ralentissement estival de Trends-Tendances et donc, de l’Initié de la Bourse. Après un premier semestre marqué par des pertes à deux chiffres sur presque toutes les grandes places boursières mondiales, oser se montrer positif serait hasardeux – au mieux se ferait-on taxer de naïf. Dès le milieu du 19e siècle, le philosophe et économiste anglais John Stuart Mill notait que quiconque proclame l’espoir quand les autres se désolent peine à être pris au sérieux. Nous en étions venus à penser que le seul avantage d’une première moitié d’année médiocre était que les choses ne pouvaient que s’améliorer; nous en concluions que l’année boursière n’aurait rien d’exceptionnel, mais espérions que le second semestre permettrait de limiter la casse.

Le principal piège dans lequel nous pourrions tomber serait de croire que la reprise va se prolonger.

Ces premiers mois du second semestre nous ont donné raison, et dans quelle mesure! Depuis le plancher atteint le 16 juin, l’indice américain Standard & Poor’s 500 a regagné 600 points environ, soit plus de 15%. Nous-mêmes sommes stupéfaits. Nous ne pensions pas que la situation se redresserait si vite, d’autant que techniquement, l’économie américaine est en récession – la croissance, au premier semestre, a été négative. Mais au vu des (bons) rapports sur l’emploi récemment publiés aux Etats-Unis et des résultats, globalement meilleurs que prévu, des entreprises, force est de conclure que cette récession n’est que théorique. Les taux américains à 10 ans n’ont de surcroît pas atteint de nouveau sommet depuis le 16 juin – le moment, justement, où la Réserve fédérale (Fed) relevait pour la première fois son taux directeur de 75 points de base (0,75%) et affirmait enfin prendre très au sérieux la menace inflationniste. Un nombre croissant d’indicateurs montrent que le pic d’inflation est atteint ou dépassé et que la hausse pratiquée par la Fed en septembre pourrait être la dernière de cette ampleur.

Sommet intermédiaire

Si les marchés européens n’ont pas fait preuve de la même vigueur, la plupart ont tout de même regagné 10% environ. Le principal piège dans lequel nous pourrions maintenant tomber serait de croire que ce mouvement de reprise va se prolonger. Car ce qui vient de se passer a été, de loin, la partie la plus facile de la course vers de nouveaux sommets pour Wall Street. C’est maintenant que la lutte entre “optimistes” et “pessimistes” pour briser la tendance baissière constatée depuis le début de l’année va vraiment pouvoir commencer.

Les Bourses ont selon nous atteint un sommet intermédiaire. Nous ne serions pas surpris de voir se perdre entre un tiers et la moitié de la reprise opérée ces deux-trois derniers mois. Mais si le recul peut cet automne se limiter à cela, les cours, sur les marchés américains et autres, pourraient contre toute attente atteindre de nouveaux sommets l’an prochain.

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