Equinor se redresse

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Pourriez-vous faire un point sur Equinor?”

Equinor (l’ex-Statoil), la plus grande compagnie pétrolière et gazière de Norvège, est toujours détenue à 67% par le gouvernement du pays. Comme la plupart des majors, elle étend depuis plusieurs années son portefeuille aux énergies alternatives, principalement solaire et éolienne, pour sa part. Début 2022, elle s’est fixé l’objectif d’y consacrer au moins 50% de ses investissements d’ici 2030 et de devenir un acteur majeur du secteur de l’hydrogène. Sa branche Energies renouvelables est pour l’heure toujours déficitaire. Au 1er semestre, celle-ci a produit 14% d’électricité de plus qu’à la même période l’année dernière, pour atteindre 837 gigawattheures. Elle doit cette hausse essentiellement à un projet d’énergie solaire en Argentine. Préparant sa transition vers l’hydrogène, Equinor a investi en juin dans la société britannique Triton Power. Elle a en outre acquis East Point Energy, un développeur américain de batteries de stockage d’énergie.

Cela fait un bail que la major ne produit plus que 2 millions de barils d’équivalent pétrole, dont la moitié environ sous la forme de gaz, par an. Ces volumes ont suffi pour qu’elle profite elle aussi de la flambée des prix du pétrole et du gaz l’année dernière.

Son bénéfice net a triplé au cours du 1er semestre de 2022, à 11,5 milliards de dollars. Son flux de trésorerie disponible (après investissements et versement des dividendes) a plus que doublé, à 19,7 milliards de dollars. Au 30 juin, la major affichait pour la première fois une trésorerie nette positive de 12 milliards de dollars. Elle a ainsi pu augmenter le dividende exceptionnel, de 0,20 à 0,50 dollar par action (pour les 2e et 3e trimestres), qui s’ajoute au dividende ordinaire, de 0,20 dollar. Elle a également rehaussé le budget maximal qu’elle consacrera aux rachats d’actions en 2022, de 5 milliards à 6 milliards de dollars, soit 5% de la capitalisation boursière. Equinor aussi est affectée par la guerre en Ukraine. Elle a cessé d’investir en Russie et s’est défaite de ses participations dans des coentreprises russes, ce qui a entraîné une dépréciation exceptionnelle de 1,1 milliard de dollars au 1er trimestre.

L’action a progressé d’environ 50% depuis le début de l’année, surpassant nettement les performances de BP (+18%), de TotalEnergies (+6,7%) et d’Aker BP (+9,3%). Sa valorisation reste néanmoins faible, à 6,5 fois le bénéfice attendu pour 2022. Le marché semble donc déjà anticiper une baisse des prix de l’énergie. Les perspectives demeurent cela dit favorables au secteur, dans lequel on investit trop peu (dans l’accroissement des capacités, notamment) depuis des années. L’action est à conserver (rating 2A). L’analyse technique révèle qu’elle a atteint un sommet. Les investisseurs plus actifs peuvent prendre une partie de leurs bénéfices et miser sur une baisse à 300-320 couronnes (NOK).

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