Conserver OCI

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Alors que de plus en plus de producteurs d’engrais interrompent leur production en Europe en raison des prix atteints par le gaz, ne devrais-je pas vendre mes actions OCI?”

Le phénomène n’est pas nouveau, mais le rythme s’accélère en effet. Yara et CF, entre autres, appuient nettement sur le frein et BioMCN (OCI) a abandonné la production de biométhanol aux Pays-Bas. D’après la fédération européenne du secteur, plus de 70% des capacités de production européennes sont inutilisées. La production d’ammoniac est particulièrement sous pression, mais les acteurs mondiaux (Yara, CFE, OCI) peuvent importer de l’ammoniac de régions où le prix du gaz est actuellement 8 à 10 fois moins élevé qu’en Europe. La production de produits finis ne souffre donc pas outre mesure bien qu’à long terme, l’Europe risque de devenir de plus en plus dépendante des importations.

Les prix des engrais ont chuté de 30% à 40% depuis le sommet atteint en avril, avant de repartir à la hausse fin juillet. OCI limite autant que possible le recours au gaz européen. Pour garantir une quantité suffisante de produits finis aux clients européens, il importe de l’ammoniac. Sa division Nitrates européenne a achevé le 2e trimestre sur un chiffre d’affaires de 709 millions d’euros (total du groupe: 2,86 milliards). Au cours du 1er semestre, seuls 9% du gaz consommé par le groupe l’ont été en Europe. OCI a d’ores et déjà assuré 50% de sa consommation escomptée aux Etats-Unis jusqu’en 2029. Les prix élevés des engrais lui ont permis d’alléger considérablement son endettement net. La direction annonce dès lors l’adoption d’une politique de dividendes, d’un montant de 400 millions de dollars par an au moins (5,4% de rendement brut; rendement brut combiné de 13,6% en 2022).

Compte tenu de l’exposition plutôt limitée du groupe au marché européen, il n’y a selon nous aucune urgence à vendre. Malgré sa récente baisse, le titre poursuit une progression qui ne serait interrompue que s’il tombait sous les 30 euros. La politique de dividendes et les perspectives toujours positives pour les engrais à base de nitrate soutiendront le cours. Si celui-ci devait remonter vers les 41,78 euros atteints fin août, nous recommanderions de prendre au moins une partie des bénéfices. Vu la nette amélioration de la situation financière du groupe, le profil de risque n’est plus que moyen. A conserver (rating 2B).

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