BNB : une obligation à haut rendement

Digne d’achat

Les résultats annuels de la Banque nationale de Belgique (BNB) ont déjà été publiés fin mars. Ils n’ont pas totalement réjoui les actionnaires. Pour la deuxième fois seulement (c’était également le cas de l’exercice 2011) en plus de 50 ans, le dividende a été abaissé. La certitude de bénéficier d’un dividende au moins stable semble ainsi remise en cause. Et ceux qui ont lu le communiqué de presse avec attention auront compris qu’un dividende stable n’est pas garanti pour les années à venir. Un dividende de 144,92 EUR brut par action (108,69 EUR net) a été versé pour l’exercice 2014, ce qui correspondait toujours à ce moment à un rendement brut d’environ 4,5%. Soit 350 points de base (3,5%) de plus que le taux proposé sur les obligations publiques belges (OLO à 10 ans). Le produit net plus élevé de la vente des immeubles n’a pas compensé la baisse des produits financiers et des dividendes de la Banque des règlements internationaux (BRI). Sur ces cinq dernières années, le dividende stagne plutôt : dividende brut de 166,12 EUR par action pour l’exercice 2010, de 141,76 EUR pour l’exercice 2011, de 154,04 EUR pour l’exercice 2012, de 165,60 EUR pour celui de 2013 et, on l’a vu, de 144,92 pour 2014. En moyenne, 150 EUR brut par action. La baisse du dividende n’était pourtant pas indispensable. La BNB continue en effet à réaliser des bénéfices substantiels dont elle ne distribue qu’un maigre pourcentage aux actionnaires (particuliers). Pour l’exercice 2014, le bénéfice net s’établit à 690 millions EUR ou 1725 EUR par action. Le pay-out ratio ne dépasse donc pas 8,4%. Le bénéfice est cependant en recul de 28,2% par rapport aux 947 millions EUR, ou 2367,5 EUR par action, de l’exercice 2013. La tendance à la baisse de ces dernières années est ainsi confirmée. Le pic absolu en la matière date déjà de l’exercice 2009. A l’époque, le bénéfice net s’établissait à quelque 1,91 milliard EUR, soit 4780 EUR par action – mais ce chiffre était gonflé par une reprise sur provisions diverses de 954 millions EUR (surtout pour des pertes de change). La principale cause du recul des bénéfices est bien entendu la baisse des taux, qui pèse sur les produits d’intérêts nets (-134 millions EUR pour 2014). On remarquera que la BNB fait preuve d’une grande prudence et affecte plus de 25,50% des bénéfices aux réserves disponibles. En raison de la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de lancer un programme de rachat d’obligations (publiques) dont l’exécution passe notamment par les banques centrales nationales, la BNB est exposée à un risque de perte sur les titres rachetés. Ces pertes seront enregistrées dès que les taux commenceront à se redresser. De plus, des titres provenant de pays du sud de l’Europe, qui présentent un net risque de perte, ont également été acquis ces dernières années. Non que ” notre ” Banque Nationale ne soit pas capable de résister à une hausse des taux. Les réserves ont été portées à 4,9 milliards EUR, soit 12.250 EUR par action ou quatre fois le cours de Bourse ! La lutte pour l’égalité de traitement menée par les actionnaires particuliers depuis une dizaine d’années s’est faite moins intense. Seul l’actionnaire individuel Jaak Van der Gucht fait encore entendre sa voix. Il y a quelques mois, le tribunal de commerce de Bruxelles a en tout cas jugé que les plus-values réalisées sur l’or relevaient du patrimoine de la BNB.

Conclusion

Le ” retournement ” grec favorable est une bonne nouvelle pour l’action BNB. De plus, les taux resteront encore bas pendant un temps. Il est dès lors évident que l’action BNB reste extrêmement attrayante. Nous pouvons la considérer comme une obligation à haut rendement dont le coupon restera encore quelque temps nettement plus élevé que ceux proposés sur les obligations publiques belges.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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