Volkswagen a fait le plein de liquidités

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Ses résultats provisoires l’ont confirmé: le plus grand constructeur automobile d’Europe ne connaît pas la crise. Une fois n’est pas coutume, le marché a réagi au rapport avec beaucoup d’enthousiasme, faisant grimper de près de 11% le cours de l’action. Laquelle a pu rattraper son retard sur les indices DAX et Eurostoxx Automobiles & Parts.

Le groupe basé à Wolfsburg, en Allemagne, détient le plus vaste portefeuille de marques automobiles au monde: Volkswagen (VW), Audi, Seat, Skoda, Porsche, Lamborghini, Bentley pour les voitures et Scania, MAN et Navistar pour les camions. VW, c’est quelque 300 modèles de véhicules, et il y en a pour toutes les bourses. Mais ce sont les marques de luxe qui assurent la rentabilité du groupe, ce segment étant le moins vulnérable aux baisses de pouvoir d’achat. Ce n’est pas pour rien que la filiale Porsche a été introduite en Bourse (à 82,50 euros par action) à l’automne dernier. Et c’est pour l’heure un pari gagnant, puisque depuis lors, le cours de l’action a déjà augmenté de près de 40%.

En 2022, 6,9% (ou 572.100) des véhicules vendus étaient électriques; c’est 26% de plus qu’en 2021. Il est également très important de noter que le prix de vente moyen d’une voiture électrique est supérieur de plusieurs dizaines de pour cent à celui d’une voiture thermique. Le chiffre d’affaires (CA) ne peut donc aller que croissant lorsqu’on sait que le groupe ambitionne de porter la part des véhicules électriques dans ses ventes à 20% d’ici à 2025 et à 50% d’ici à 2030 (et même à 80% en Europe). Bien que VW ait livré moins de véhicules en 2022 en raison de la pénurie de semi-conducteurs et des défaillances de la chaîne d’approvisionnement, il a, grâce à la hausse de ses prix de vente et à l’amélioration de son mix produits, vu son CA s’accroître de 11,6%, à 279,2 milliards d’euros. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) a grimpé de 12,5%, à 22,5 milliards, soit une marge d’Ebit de 8,1%. Le bénéfice net s’est élevé à 15,8 milliards (15,4 milliards en 2021) ou, par action, à 29,80 euros. Mais si l’action a été récompensée, c’est moins grâce aux chiffres, certes appréciables, qu’aux perspectives pour l’exercice en cours. Parce que le carnet de commandes est bien garni et qu’elle s’attend à un meilleur approvisionnement en semi-conducteurs, la direction pronostique que VW livrera 15% de véhicules de plus et donc, verra le CA croître de 10-15% et la marge d’Ebit se situer entre 7,5 et 8,5% (consensus: 7,6%), en 2023. A fin 2022, VW disposait de pas moins de 43 milliards d’euros de liquidités, soit plus de la moitié de sa capitalisation boursière, grâce à l’introduction en Bourse de Porsche. Après cette dernière, les actionnaires ont reçu un dividende extraordinaire de 19,06 euros par action. Le dividende ordinaire, payable en mai, sera porté à 8,76 euros (soit +1,20 euro) par action. Soit un joli rendement de 6,2%.

Cette année, l’action VW surperforme le marché. Pourtant, détrompez-vous: elle reste bon marché, pour ne pas dire bradée, à un peu plus de 4 fois le bénéfice et à 0,3 fois le CA escomptés pour 2023 et à 0,4 fois la valeur comptable. Elle demeure digne d’achat.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 120,44 euros

Ticker: VOW3 GY

Code ISIN: DE0007664039

Marché: Francfort

Capit. boursière: 72,7 milliards EUR

C/B 2022: 4

C/B attendu 2023: 4

Perf. cours sur 12 mois: -22%

Perf. cours depuis le 01/01: +1%

Rendement du dividende: 6,4%

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