Toujours bon marché; digne d’achat

Nous avions déjà évoqué le rapport de production du groupe minier brésilien Vale dans le commentaire de Portefeuille la semaine dernière. Jeudi dernier, le premier producteur mondial de minerai de fer a également publié ses résultats trimestriels. A cette occasion, l’action a de nouveau abandonné une partie des gains accumulés en avril, même si elle s’échange toujours 25% au-dessus de son plancher du début du mois dernier. La période de janvier à mars a été marquée par la troisième perte trimestrielle successive pour Vale. Le groupe minier a plongé dans le rouge à hauteur de 3,17 milliards USD, contre un bénéfice de 2,5 milliards USD il y a un an. La perte en soi n’est pas une surprise, bien qu’elle soit nettement plus lourde que les prévisions moyennes des analystes. Le cours de référence pour une tonne de minerai d’une teneur en fer de 62% est retombé à 47 USD le mois dernier, son plus bas niveau depuis 2005. Au premier trimestre, Vale a encore perçu 46 USD par tonne de minerai de fer vendue en moyenne. C’est plus de moitié moins qu’au cours de la même période l’an dernier. Le prix de vente du cuivre a également baissé, alors que celui du nickel est resté stable. Vale a produit 74,5 millions de tonnes de minerai de fer au premier trimestre, près de 5% de plus qu’il y a un an, mais 4,2 millions de tonnes en deçà des prévisions des analystes. La production de nickel a progressé de 2,5% sur base annuelle, mais est également restée inférieure aux attentes. La baisse du prix du minerai de fer a été la principale cause du recul de 34% du chiffre d’affaires (CA) du groupe à 6,24 milliards USD. Les cash-flows opérationnels ajustés (EBITDA) se sont effondrés de 61%, à 1,6 milliard USD, leur plus bas niveau en près de six ans. La majeure partie de la perte nette est cependant imputable à des effets de change. La forte baisse du real brésilien (BRL) par rapport à l’USD a coûté un peu plus de 3 milliards USD à Vale. Une conséquence d’une dette (24,8 milliards USD) libellée en USD à 96%. Ces dernières semaines, le minerai de fer a rebondi d’environ 20% à près de 60 USD la tonne. En cause : la décision du concurrent BHP Billiton de ralentir ses projets d’expansion. En soi, cette décision reste largement insuffisante pour éliminer la suroffre dans le secteur. On s’attend à ce que le surplus atteigne 108 millions de tonnes cette année, contre 74 millions de tonnes l’an dernier. C’est cependant l’indice d’une remise en cause progressive de la stratégie visant à maximiser la production au sein du secteur. L’objectif poursuivi, à savoir l’élimination de petits concurrents, a déjà été largement atteint. La note de solvabilité de Vale n’est pas en danger et les remboursements prévus pour les deux prochaines années ne dépassent pas 2,25 milliards USD. Vale a encore décroché un financement de 2 milliards USD la semaine dernière. Outre le refinancement des dettes existantes, Vale peut encore envisager une baisse du dividende (ce qui n’est pas à l’ordre du jour) ou une réduction des investissements. Vale prévoit un budget de 10 milliards USD pour 2015.

Conclusion

La situation sur le marché du minerai de fer n’est toujours pas rose, mais la possibilité est réelle que le plancher ait été atteint. Cela vaut également pour Vale, qui pourra aussi profiter d’un rétablissement de la confiance des investisseurs dans le Brésil. L’action n’est toujours pas chère (0,7 fois la valeur comptable). Nous restons à l’affût pour un éventuel rachat.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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