Un semestre extraordinaire pour TotalEnergies

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“C’est la première fois depuis 25 ans que je vois toutes nos activités profiter d’un tel contexte de prix”, déclarait Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, lors de la présentation des résultats semestriels de la compagnie, fin juillet.

L’envolée des cours des hydrocarbures porte les majors. Comme les autres, TotalEnergies a vu bondir ses marges de raffinage. Toutes ses divisions ont fait part d’excellents résultats. Au 1er semestre, le bénéfice net a augmenté de 92% en glissement annuel, à 10,6 milliards de dollars. Le bénéfice net ajusté a triplé, à 18,8 milliards de dollars. Le cash-flow opérationnel a atteint le niveau exceptionnel de 24 milliards de dollars. A en juger par le ratio cours/bénéfice attendu pour 2022, pour les investisseurs, ces chiffres ne demeureront pas longtemps aussi élevés: il est, à près de 6, extrêmement bas. Et difficile de rester positif à plus long terme encore, puisque la planète devra cesser de recourir aux combustibles fossiles. Patrick Pouyanné (voir photo) a pour sa part déclaré: “Fondamentalement, nous sommes une entreprise de matières premières et nous profitons clairement d’un environnement très positif marqué par des cours élevés de celles-ci. Mais les prix de l’énergie sont cycliques. Nous ne pensons pas qu’ils resteront aux niveaux actuels durant de nombreux mois”.

Néanmoins, la conjoncture devrait rester favorable à l’industrie quelques années encore. En effet, sur les marchés pétroliers, l’offre peine à suivre la demande, toujours croissante. C’est logique: on a investi relativement peu dans de nouvelles capacités de production ces dernières années et les réserves diminuant, les prix demeurent élevés. Sur le marché du gaz naturel liquéfié (GNL), où l’augmentation rapide de la demande s’est heurtée à des problèmes de capacité, les prix se sont envolés également. En outre, comme tout le monde l’a remarqué dans les stations-service, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait exploser les marges de raffinage pour l’essence et le diesel.

TotalEnergies ne s’attend pas à un gros refroidissement des prix de l’énergie à court terme, à moins qu’une profonde récession n’entraîne une baisse de la demande de pétrole. La major profite de la conjoncture pour accélérer sa transformation: au 2e trimestre, elle a pris des participations dans des acteurs des secteurs du GNL (projet NFE, au Qatar), des énergies renouvelables (elle a acquis 50% de Clearway, le 5e producteur aux Etats-Unis) et de l’hydrogène vert (projet de production massive en Inde). Elle investira en 2022 environ 16 milliards de dollars, un montant que l’on peut qualifier de raisonnable au regard du cash-flow d’exploitation qu’elle s’attend à générer (40 milliards). La dette nette est tombée à 10% des fonds propres. TotalEnergies a par conséquent décidé la distribution d’un deuxième acompte sur dividende au titre de 2022, d’un montant de 0,69 euro par action, en hausse de 5% sur un an. Les rachats d’actions, à hauteur de 5% de la capitalisation boursière, se poursuivent. Les versements aux actionnaires pourraient être plus importants encore si les prix de l’énergie persistaient à rester très élevés.

Conclusion

Portés par un contexte exceptionnel, les résultats de toutes les divisions sont à l’avenant, mais on ne peut en dire autant du cours de l’action. C’est pourquoi le ratio cours/bénéfice n’est que de 6. Et si l’on tient compte du bénéfice ajusté, ce ratio n’est plus que de 4. La major ne publiera pas éternellement des résultats exceptionnels, mais il est tout aussi certain que les combustibles fossiles resteront chers au cours des années qui viennent, l’offre n’étant pas près de suivre la demande. Le titre peut être conservé.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 50 euros

Ticker: TTE

Code ISIN: FR0000120271

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 130 milliards EUR

C/B 2021: 9

C/B attendu 2022: 6

Perf. cours sur 12 mois: +36%

Perf. cours depuis le 01/01: +11%

Rendement du dividende: 5,5%

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