Résultats d’Amazon: bien contrastés

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Le rapport relatif au premier trimestre contient peu de bonnes nouvelles. Si la filiale dédiée au cloud, Amazon Web Services, se porte à merveille, la branche retail est en mauvaise posture. Les perspectives du groupe pour le trimestre en cours ont, elles aussi, déçu les analystes.

Le géant de la vente en ligne avait mis la barre très bas en pronostiquant pour le 1er trimestre un chiffre d’affaires (CA) compris entre 112 et 117 milliards de dollars; il s’est élevé à 116,4 milliards, en hausse de 7,3% en glissement annuel. Le taux de croissance n’avait plus été aussi bas depuis 2001. De plus, c’est la première fois qu’Amazon connaît durant deux trimestres consécutifs une croissance du CA inférieure à 10%. Depuis la fin des confinements, les magasins physiques sont davantage fréquentés, au détriment des plateformes de vente en ligne. Amazon a souffert également de la vigueur du dollar: à cours de change constants, le CA aurait été supérieur de 1,8 milliard de dollars et le taux de croissance se serait établi à 9%. En un an, le bénéfice d’exploitation du groupe est tombé de 8,9 à 3,67 milliards de dollars, dans le bas de la fourchette prévisionnelle (de 3 à 6 milliards). En conséquence, la marge d’exploitation s’est contractée, de 8,2% à 3,2%.

Les résultats des divisions sont à nouveau contrastés. Si la filiale dédiée au cloud, Amazon Web Services (AWS), se porte à merveille, la branche retail (e-commerce, vente de produits tiers, magasins physiques et services) est en mauvaise posture. AWS a vu son CA s’accroître de 36,6%, à 18,44 milliards de dollars, et son bénéfice d’exploitation, de 56,6%, à 6,52 milliards, ce qui a compensé les pertes enregistrées par la branche retail:en Amérique du Nord, le CA a augmenté de 8%, à 69,2 milliards de dollars, mais la division a éprouvé une perte d’exploitation de 1,57 milliard de dollars, tandis qu’à l’international, le CA chutait de 6%, à 28,8 milliards de dollars, et la division a accusé une perte d’exploitation de 1,28 milliard. La branche signe dès lors une perte de 2,85 milliards de dollars. Le grand coupable, indique Amazon, est l’inflation. Elle a conduit à une hausse des coûts de quelque 4 milliards de dollars. L’envolée des prix du carburant a rendu les livraisons plus coûteuses. Le géant a par ailleurs dû augmenter les salaires du personnel. Les difficultés d’approvisionnement pèsent aussi sur les activités du groupe. Certains des entrepôts récemment construits, par exemple, sont loin d’être remplis.

Pour compenser la hausse des coûts, la direction a pris diverses mesures. Ainsi le prix de l’abonnement Prime est-il passé de 119 à 139 dollars au cours du 1er trimestre. En outre, depuis fin avril, 5% de frais supplémentaires sont facturés aux plus de deux millions de vendeurs tiers qui utilisent les services de traitement de commandes et de livraison d’Amazon.

Quant aux recettes publicitaires, elles ont augmenté de 23%, à 7,9 milliards de dollars, mais 8,2 milliards étaient espérés. Cela dit, celles d’Alphabet (Google) et de Meta Platforms (Facebook) ont également déçu les attentes.

Amazon a enregistré une perte nette de 3,84 milliards de dollars, ou 7,56 dollars par action, contre un bénéfice net de 8,1 milliards un an plus tôt. La perte est principalement attribuable à la dépréciation de 7,6 milliards de dollars de sa participation dans le constructeur de camions électriques Rivian, lequel a décidé de réduire de moitié sa production en 2022, à 25.000 véhicules. Les perspectives du groupe pour le trimestre en cours ont, elles aussi, déçu les analystes: un CA compris entre 116 et 121 milliards de dollars (consensus: 125,4 milliards), soit une croissance de 3% à 7% en glissement annuel, et un résultat d’exploitation situé entre -1 et + 3 milliards de dollars (consensus: 6,8 milliards).

Conclusion

Les ventes au détail s’essoufflent, les marges se contractent… le rapport trimestriel contenait peu d’éléments réjouissants. Et à court terme, aucune amélioration n’est à attendre, même si la base de comparaison sera plus favorable au 2e semestre. Heureusement, le cloud sauve le groupe. L’action a chuté de plus de 40% depuis son sommet, mais les estimations de bénéfice ont également baissé. Amazon n’est donc toujours pas bon marché.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 2.123,25 dollars

Ticker: AMZN US

Code ISIN: US6516391066

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 1.007 milliards USD

C/B 2021: 32

C/B attendu 2022: 36

Perf. cours sur 12 mois: -34%

Perf. cours depuis le 01/01: -37%

Rendement du dividende: –

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