Polarcus

La forte recapitalisation a conféré à Polarcus deux années supplémentaires de marge de manoeuvre financière. D’ici 2018, les conditions de marché doivent s’améliorer pour permettre un redressement ultérieur.

La crise particulièrement lourde que traverse le secteur pétrolier affecte le spécialiste norvégien des services sismiques en 3D. Pour que la demande de services sismiques se reprenne, un redressement plus durable, et de préférence un cours pétrolier plus élevé, sont nécessaires. Depuis le sommet en 2013, la capacité a déjà baissé de 45%, mais la pression sur les tarifs demeure. Pour Polarcus, accablé de dettes, fin 2015 il n’y avait rien d’autre à faire que de procéder à un important réaménagement de la dette et à une recapitalisation. Lesquels ont résulté en février dans l’émission de 463,5millions de nouvelles actions, une dilution énorme mais inévitable, par rapport aux 66,9millions d’actions existantes. Les actions nouvellement émises ont été transférées aux créanciers, ce qui a permis de réduire la dette actuelle de moitié, à 365millions USD (situation fin juin 2016), et de diminuer les remboursements annuels de 70millions USD pour 2016 et 2017, et de 40millions USD en 2018. Au printemps, Polarcus a signé un prolongement de trois années du contrat charter de cinq ans (échéance août 2016) pour le Vyacheslav Tikhonov avec Sovcomflot (SCF), la plus grande société russe de navigation maritime. Pour cela, il devait cependant accorder un abaissement tarifaire sur base annuelle de 25millions USD à 14,5 millionsUSD. En outre, le contrat de services à Turkish Petroleum Corp, pour Polarcus Samur, vendu en 2013, a été prolongé de deux années, mais avec un ensemble de tâches plus réduit. Les revenus des deux contrats ont en conséquence baissé au 2etrimestre de 14,3millions USD l’an dernier, à 7,3millions USD, et après six mois de 28,1millions USD à 16,8millions USD. Grâce à l’excellente qualité de la flotte de Polarcus, le groupe parvient cependant à maintenir le taux d’occupation. Ce fut d’ailleurs à nouveau le cas au 2etrimestre, avec une occupation presque record de 91% (le groupe n’avait fait mieux qu’au 3etrimestre de l’an dernier, avec 93%). Au 1ertrimestre, ce chiffre s’établissait à 79%. En conséquence, le chiffre d’affaires a progressé au niveau du groupe de 7% par rapport au 1ertrimestre, à 67,9millions USD, mais a reculé de 26% par rapport à l’an dernier (91,7millions USD). Après six mois, on note un repli de 23,8%, à 131,6millions USD. Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) s’est amélioré de 27%, de 18,1millions USD au trimestre dernier à 23millions USD (38,4millions USD l’an dernier). Par rapport à un bénéfice net de 145,9millions USD au trimestre dernier, grâce à un bénéfice comptable de 178millions USD sur la restructuration financière, le groupe a accusé au 2etrimestre une perte nette de 11,2millions USD. La solvabilité _ le rapport entre les fonds propres et le total du bilan _, est restée stable à 44% (contre encore 13% fin 2015). L’entreprise répond encore largement aux convenants bancaires revus. Le carnet de commandes a reculé de 200millions USD fin mars à 150millions USD. Mais la flotte est totalement occupée pour le 3etrimestre en cours.

Conclusion

La forte recapitalisation a conféré à Polarcus deux années supplémentaires de marge de manoeuvre financière. D’ici 2018, les conditions de marché doivent s’améliorer pour permettre un redressement ultérieur. La société fait ce qu’elle peut mais la situation reste difficile. Nous confirmons notre conseil mais soulignons une fois de plus le risque supérieur à la moyenne.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

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