Peabody Energy

En attendant 2014…

18,77 USD – 1C Digne d’achat

En juillet, l’action du plus grand producteur de charbon américain a reculé à son plus bas niveau en près de 9 ans. Malgré le léger rebond des dernières semaines, Peabody affiche toujours 30% de moins que le cours du début de l’année. Dans le secteur du charbon, l’actualité n’est pas très positive : deux problèmes se posent. Le segment du charbon thermique, qui sert à produire du courant électrique, est confronté à la concurrence vive du gaz naturel. L’an dernier, de nombreuses centrales électriques sont passées au gaz naturel, lorsque le prix atteignait son plus faible niveau en dix ans. Le charbon est également considéré comme un combustible plus polluant que le gaz naturel. Les producteurs électriques sont dès lors fiscalement encouragés à opter pour le gaz naturel. Dans le segment du charbon métallurgique pour la production d’acier, c’est la crise économique qui dessert l’évolution de la matière première. La demande d’acier, et donc indirectement celle du charbon, est très cyclique. Peabody produit les deux variantes. Peabody profite encore des contrats de long terme favorables dans le charbon thermique, mais ceux-ci viennent à échéance au cours des prochains mois. Les perspectives pour 2014 sont cependant meilleures, mais d’abord, les stocks excédentaires doivent être allégés. Au 1er semestre, le prix du gaz naturel a sensiblement augmenté et c’est en principe une bonne nouvelle pour le charbon. L’Energy Information Administration (EIA) américaine prévoit que la consommation de charbon nationale augmentera cette année de 7,1%. American Electric Power (AEP), l’un des plus grands producteurs d’électricité du pays, a consommé au 1er semestre 37% de gaz naturel de moins, mais 4% de charbon de plus. Autre élément positif : les exportations américaines de charbon augmentent à nouveau et se trouvent même à leur plus haut niveau depuis 2008. Au 2e trimestre, Peabody a réalisé un bénéfice de 90,3 millions USD. Le groupe n’a pas plongé dans le rouge grâce à un avantage fiscal de 184,7 millions USD. Affecté essentiellement par les prix plus faibles, le CA a reculé de 13%, à 1,73 milliard USD, près de 100 millions USD de moins que le consensus. La quantité vendue de charbon a certes augmenté de 6,3%, mais le CA aux Etats-Unis a reculé de 4,4% et de 16% en Australie. Les règlementations plus strictes en matière environnementale ont un effet négatif sur le coût de production, mais Peabody est parvenu à compenser ce facteur par d’autres économies. Un progrès considérable a été enregistré au niveau des frais opérationnels, notamment (mais pas uniquement) par les licenciements décidés en Australie. Le producteur de charbon a profité également du dollar australien moins vigoureux (AUD). Le groupe MacArthur Coal, repris en 2011, a finalement été intégré, ce qui est synonyme de synergies supplémentaires. Peabody peut afficher une marge brute (22%) supérieure à celle de ses concurrents. Il semble aussi que le phénomène de surcapacité touche à sa fin dans le secteur, à présent que Arch Coal et Alpha Natural Resources ont annoncé une réduction de leur capacité de production. Peabody présente une dette nette de 6 milliards USD.

C’est évident désormais : la mauvaise passe que traverse l’industrie du charbon est loin d’être terminée. L’année 2013 est une année de transition pour Peabody car les stocks de charbon thermique ne seront pas allégés avant l’an prochain et seulement alors les commandes pourront reprendre. Au sein du secteur, Peabody est idéalement positionné en raison de sa grandeur d’échelle, de sa diversification géographique, de ses marges élevées et de sa structure de coûts faible. A 1,1 fois la valeur comptable, 0,7 fois le CA et 5,3 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA), l’action n’est pas chère. Compte tenu de l’année 2013 très difficile, la base de comparaison sera nettement plus favorable l’an prochain. Nous pensons que de nombreuses nouvelles sont déjà intégrées dans le cours et réitérons dès lors notre conseil d’achat (rating 1C).

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