Orange à son plus-bas sur les 4 dernières années

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L’action du “franc-tireur” belge compte aujourd’hui parmi les valeurs télécoms européennes les moins chères. Or l’avenir ne s’annonce pas sombre, pour Orange Belgium !

Cette année, les télécoms comptent parmi les secteurs les moins performants de la cote. Et les actions des opérateurs belges n’échappent pas à la morosité: elles occupent la queue du classement des indices télécoms européens. Dès lors que les autorités entravent de manière considérable le pouvoir de fixation des prix des opérateurs, les investisseurs se détournent de ce marché. L’IBPT, l’institut qui réglemente et contrôle les télécommunications en Belgique, a déjà ouvert à la concurrence le réseau de fibre optique (dont Proximus avait entamé le déploiement), et en 2019, il mettra aux enchères un grand nombre de bandes de fréquence. L’organe promet de faire en sorte que les trois opérateurs déjà présents soient sur un pied d’égalité, et espère qu’un quatrième acteur arrive. Une intensification de la concurrence devrait faire baisser les prix. Cette perspective n’est, naturellement, pas une bonne nouvelle pour le trio existant. Les autorités belges estiment du reste que si les opérateurs sont plus nombreux, la 5G pourra être déployée plus rapidement.

Actuellement, Orange Belgium fait figure de “franc-tireur”. En vue de briser le duopole formé par Voo et Telenet, l’opérateur a, l’an dernier, lancé son offre convergente Love, qui combine l’Internet à large bande et la télévision numérique. Au premier semestre de 2018, le nombre d’abonnés Love est passé à 136.000 (+14.000). Quelque 40% des nouveaux abonnés Love sont de nouveaux clients d’Orange. Mais l’entreprise s’acquitte d’une redevance, trop chère à son goût, à Telenet et Voo, auxquelles elle emprunte de la capacité réseau; au premier semestre, cette activité a pesé à concurrence de 18,5 millions d’euros sur son bénéfice d’exploitation (Ebitda) l’an dernier, et de 10,8 millions cette année. L’IBPT a entendu la critique d’Orange et a instauré à partir d’août un régime transitoire. Les tarifs de gros sont donc réduits depuis peu. Un régime définitif sera instauré en 2019.

Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a augmenté de 2%, à 619,6 millions d’euros, au premier semestre. L’Ebitda a toutefois baissé de 13,1%, à 127,3 millions d’euros, en conséquence, entre autres, de la réglementation européenne sur l’itinérance. Depuis que, grâce à sa fusion avec Base, Telenet dispose de son propre réseau, Orange est en surcapacité. Heureusement, l’entreprise a conclu un partenariat de cinq ans avec Medialaan, qui transférera l’an prochain les 365.000 clients de Mobile Vikings et Jim Mobile vers le réseau d’Orange Belgium.

Pour l’ensemble de l’exercice courant, Orange pronostique une légère progression du CA et un Ebitda situé entre 275 et 295 millions d’euros. En base annuelle, la dette nette a diminué de 7,5%, à 305 millions d’euros, ce qui correspond à environ 1,1 fois l’Ebitda attendu. Cet endettement est parfaitement sous contrôle. Le dividende pour l’exercice 2017, d’un montant de 0,5 euro par action, a été distribué en ce début d’année.

Conclusion

Selon la plupart des observateurs, Orange Belgium aurait le plus à perdre à voir arriver un quatrième opérateur sur le marché belge. C’est hélas cette perspective qui, bien qu’encore très hypothétique, occulte la réalité: à un cours qui correspond à seulement quatre fois le cash-flow d’exploitation attendu cette année, Orange est l’une des valeurs télécoms les moins chères d’Europe. Par ailleurs, l’effet de la réglementation sur le roaming se faisant de moins en moins sentir et les tarifs de gros étant appelés à diminuer encore, l’action dispose d’une marge d’appréciation.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 13,42 euros

Ticker : OBEL BB

Code ISIN : BE0003735496

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 845 millions EUR

C/B 2017 : 46

C/B attendu 2018 : 20,5

Perf. cours sur 12 mois : -35 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -23 %

Rendement du dividende : 3,7 %

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