McEwen Mining, une perle en devenir

Le doublement de la position nette de trésorerie de l’entreprise, une production d’or et d’argent qui suffit pour l’heure à être rentable, les projets d’expansion en cours, et surtout l’ambition de Robert McEwen d’intégrer le groupe au S&P 500 laissent présager le meilleur.

Dans le secteur des mines d’or, l’histoire de McEwen Mining est particulière. Le nom de la mine d’or fait référence au fondateur et actionnaire majoritaire du groupe (25,3%), Robert McEwen. L’homme de 65 ans est une légende vivante. Il a fondé en 1993 Goldcorp, propulsant sa capitalisation boursière de 50 millions à 8 milliards de dollars (USD) en l’espace d’une quinzaine d’années, pour un rendement annuel de 31%. Aujourd’hui encore, Goldcorp est l’une des mines d’or les plus importantes au monde. L’approche du CEO rappelle celle de Luc Tack (Picanol/Tessenderlo) : il ne prend pas de salaire chez McEwen Mining, ne veut aucun bonus, n’a pas d’options, n’endette pas l’entreprise, n’effectue ni transactions de streaming, ni opérations de hedging. Le CEO n’en est pas moins ambitieux : il se fixe pour objectif d’intégrer le groupe au S&P 500. La seule mine d’or qui y est cotée actuellement est Newmont Mining.

McEwen Mining, c’est aujourd’hui avant tout une participation de 49% dans la mine San José en Argentine (or et argent). Laquelle a produit l’an dernier 46.500 onces d’or et 3,3 millions d’onces d’argent, parfaitement en ligne avec les chiffres de 2015. Cette année-là, le pays a élu son nouveau président, le libéral Mauricio Macri, qui opte pour une politique favorable à l’entreprise et au secteur. En outre, il y a la mine El Gallo, au Mexique. L’an dernier, elle a livré une production aurifère de 55.250 onces, inférieure aux 63.350 onces de 2015, mais conforme aux prévisions. La production totale s’est établie à 145.500 onces d’équivalents or (à comparer aux 154.500 onces d’équivalents or en 2015), en ligne avec les prévisions de 144.000 onces. Grâce à la hausse du cours de l’or, le groupe est parvenu à accroître sa position liquide nette de 32 à 64 millions USD, et pour la troisième fois, il versera symboliquement 0,005 USD par action sous la forme d’un dividende.

McEwen Mining nourrit naturellement des projets d’expansion. Il y a d’abord l’approbation relative à El Gallo(2) à recevoir, en vue de construire une mine d’argent parallèlement à la mine d’or. Tout récemment, le groupe a racheté des droits d’exploration à seulement 10 kilomètres de la mine El Gallo. On attend également que le projet Gold Bar au Nevada (États-Unis) soit approuvé. Dans l’affirmative, un investissement de 60 millions USD suffira pour construire en un an une mine d’or dont la capacité de production se chiffrerait à 65.000 onces par an. Dans le même État américain, le projet Tonkin est encore à l’étude. À un stade plus avancé, enfin, il y a Los Azules, un projet d’exploration de cuivre en Argentine. Bien que d’un autre niveau, il est comparable au projet Taca Taca de Lumina Copper, vendu à First Quantum Minerals pour 433 millions USD en 2014. Le projet est en vente et pèse environ 70% de Taca Taca. Mais il n’y a pas d’acheteur actuellement pour de tels projets, et certainement pas à ce prix.

Conclusion

Le doublement de la position nette de trésorerie de l’entreprise, une production d’or et d’argent qui suffit pour l’heure à être rentable, les projets d’expansion en cours, et surtout l’ambition de Robert McEwen d’intégrer le groupe au S&P500 laissent présager le meilleur.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : dollar (USD)

Marché : NYSE

Capit. boursière : 1,2 milliard USD

C/B attendu 2016 : 39

C/B attendu 2017 : 28

Perf. cours sur 12 mois : +196%

Perf. cours depuis le 01/01 : +35%

Rendement du dividende : 0,25%

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