Kinross Gold

Les résultats trimestriels n’étaient pas mauvais, mais après un quasi-triplement de l’action en quatre mois, trop peu d’éléments justifient une hausse de cours à brève échéance. La valorisation, qui dans l’intervalle a augmenté, n’est, à 1,5 fois la valeur comptable, pas encore excessive.

Malgré l’upgrade de Goldman Sachs, l’action a d’abord abandonné plus de 10% après la publication des chiffres trimestriels. Une baisse somme toute insignifiante par rapport à la hausse de 180% depuis le début de l’année. Kinross affiche ainsi plus du double de l’évolution de l’indice VanEck Vectors Gold Miners, référence pour le secteur. Le prix de l’or moyen perçu a reculé au premier trimestre d’un peu plus de 3%, à 1179USD. Parallèlement, sur une base annuelle, les frais de production demeurent stables, et les cash-flows n’ont donc pas pu prendre de hauteur. Le cash-flow opérationnel s’est replié de près de 6% en un an, à 202,6millions USD. Kinross, dont le siège est établi au Canada, gère dix actifs opérationnels répartis sur trois continents. L’Amérique du Nord et du Sud (USA, Canada, Brésil et Chili) devraient assurer 61% de la production cette année avec six mines. Les deux mines en Russie (Sibérie) contribueront à hauteur d’un quart à la production, alors que 14% viendront d’Afrique occidentale (deux mines en Mauritanie). Au premier trimestre, les dix mines du groupe ont produit un total de 687.463onces d’or, soit 9% de plus qu’à la même période un an plus tôt. C’est attribuable à la reprise de deux mines à la fin de l’an dernier: Kinross a racheté la mine Bald Mountain ainsi que la participation de 50% dans Round Mountain qu’il ne détenait pas encore à son pair Barrick Gold pour le prix de 610millions USD. Ces deux mines situées dans l’État américain du Nevada contribueront cette année à hauteur de quelque 350.000onces d’or à la production du groupe. Celui-ci a un endettement assez élevé, conséquence des acquisitions avortées par le passé. Pour financer le rachat, il a fait appel notamment à sa position liquide et a émis de nouvelles actions qui lui ont permis de lever 276millions USD. La dilution est restée limitée. Le coût de production total moyen s’élève à 963USD l’once. En Russie, le coût de production est le plus faible, en Afrique occidental le plus élevé. Pour 2016, Kinross table sur une production comprise entre 2,7 et 2,9millions USD et un coût de production situé entre 890 et 990USD. Au terme du premier trimestre, la trésorerie totalisait 750,4millions USD. Si l’on y ajoute la ligne de crédit inutilisée de 1,5milliard USD, les liquidités disponibles s’élèvent à près de 2,3milliards USD. Si la dette de long terme a reculé l’an dernier de 12,8%, elle est encore relativement élevée, à 1,73milliard. Au premier trimestre, le cash-flow positif libre se monte à 75millions USD. En septembre, Kinross devra rembourser 250millions USD et le prochain remboursement n’est pas prévu avant 2019. Les investissements estimés pour l’ensemble de l’année ont été relevés à 755millions USD. L’extension de Tasiast, qui doit accroître de 90% la production et réduire les coûts de moitié, a déjà commencé. Sa première phase coûtera 300millions USD.

Conclusion

Les résultats trimestriels n’étaient pas mauvais, mais après un quasi-triplement de l’action en quatre mois, trop peu d’éléments justifient une hausse de cours à brève échéance. La valorisation a, dans l’intervalle, augmenté, mais à 1,5fois la valeur comptable, elle n’est pas encore excessive. Nous prévoyons une période de consolidation pour digérer les gains de cours des derniers mois.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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