Kinepolis, prêt à poursuivre son expansion

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La fin d’année est traditionnellement pour ”l’Initié de la Bourse” l’occasion de mettre en avant un certain nombre de valeurs sur lesquelles il mise. Kinepolis fait partie de ces actions.

Plus grand exploitant de cinémas du pays (110 complexes, 1.135 écrans, depuis novembre), Kinepolis est actif en Europe (Belgique, Pays-Bas, France, Espagne, Luxembourg, Suisse) et en Amérique du Nord. Il prouve que chaque crise est une opportunité: alors qu’il s’était précédemment imposé de réaliser le même bénéfice avec 5% de visiteurs en moins chaque année, il a, pendant la crise sanitaire, élaboré un plan visant à faire, à l’issue de la pandémie, le même bénéfice avec 25% de fréquentation de moins. Désormais entièrement mise en oeuvre, cette stratégie commencera à porter ses fruits sous peu.

Quel bilan tirer de 2022?

Kinepolis a accueilli 7,4 millions de visiteurs au troisième trimestre. C’est 74,3% de la fréquentation du troisième trimestre de 2019, dernier point de comparaison “normal” avant la pandémie. Entre janvier et juin 2022, le chiffre était de 77,2%. Plus faible, le troisième trimestre a fait tomber la fréquentation sur neuf mois à 76,1% (21,1 millions de visiteurs environ) par rapport à 2019. Le chiffre d’affaires du deuxième trimestre a été plus élevé encore (103,9%) que celui du deuxième trimestre de 2019 – les clients sont visiblement prêts à payer davantage pour vivre une expérience unique et bénéficier de produits haut de gamme. Le groupe a clos le premier semestre sur un cash-flow opérationnel (Ebitda) de 56,5 millions d’euros, dont 37,9 millions au deuxième trimestre (69,2 millions au premier semestre et 36,1 millions au deuxième trimestre de 2019). Même purgé des subventions ”pandémie”, des réductions de loyer et des chèques-cadeaux non utilisés, l’Ebitda s’est élevé à 4,13 euros par personne au premier semestre (3,91 euros en 2019) et, surtout, à 4,90 euros en avril-juin 2022 (4,06 euros en avril-juin 2019). A 450 millions d’euros, la dette financière nette (hors contrats de location, Ebitdal) reste élevée (5,76 fois l’Ebitda et 4 fois l’Ebitdal). Kinepolis avait fin juin 163,2 millions d’euros de ressources disponibles, contre 199,8 millions fin 2021. Il a remboursé en janvier un placement privé de 61,4 millions d’euros.

Qu’attendre de 2023?

Le quatrième trimestre est traditionnellement crucial. Or le succès de la production belgo-néerlandaise Zillion et des blockbusters hollywoodiens pourrait rapidement faire oublier l’engourdissement du troisième trimestre. Kinepolis est prêt à poursuivre son expansion, mais pas n’importe comment. Une opportunité importante nécessiterait une levée de fonds, mais les actionnaires familiaux (47,8% des actions par le biais de Kinohold) accepteraient une dilution. La crise sanitaire ayant affaibli un certain nombre d’exploitants, de telles opportunités devraient normalement se présenter, surtout si la fréquentation ne retrouve pas ses niveaux d’antan. Dans le cas contraire, le groupe devrait mettre plus d’argent sur la table, au profit toutefois de bénéfices records dans le futur.

Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites pour 2023?

Kinepolis nous semble promis à un bel avenir. Sa rentabilité accrue et sa capacité à reprendre des groupes étrangers, souvent familiaux, pour les amener à un même niveau de rentabilité que le sien, lui permettront de sortir plus fort de la crise. Il s’apprête à franchir de nouvelles étapes dans son expansion. Le cours ne reflète pas ce potentiel d’amélioration des bénéfices: la valorisation n’est que de 11 fois le ratio valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda escompté pour 2022, et de 9 fois, même, pour 2023. Nous espérons donc de grandes choses à partir de 2023.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 37,02 euros

Ticker: KIN BB

Code ISIN: BE0974274061

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,03 milliard EUR

C/B 2021: –

C/B attendu 2022: 18

Perf. cours sur 12 mois: -27%

Perf. cours depuis le 01/01: -34%

Rendement du dividende: –

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