Fountain

Digne d’achat mais risqué

Finalement, il semble qu’il y ait un peu de lumière au bout du tunnel dans lequel se trouve cette entreprise de Braine l’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupe, etc.). Après des années 2013 et 2014 désastreuses, les coûts semblent désormais sous contrôle au 1er semestre 2015 : le chiffre d’affaires (CA) s’est replié de 1,7% à 15,8 millions EUR alors que sur la même période en 2014, Fountain avait vu son CA se replier de 4,9% et que sur l’ensemble de l’exercice 2014, il s’était érodé de 4,1%, à 31,1 millions EUR. On note une amélioration nettement plus sensible dans l’évolution du cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels – REBITDA) au 1er semestre. Par rapport à un REBITDA de 0,46 million EUR sur les 6 premiers mois de l’an dernier, on épinglera cette fois un chiffre de 1,52 million EUR ou +233%. La marge de REBITDA s’est redressée de 2,8% pour le 1er semestre 2014 à 4,2% à l’exercice 2014 et 9,6% au 1er semestre 2015. Pas de quoi susciter encore l’euphorie, vu que durant les meilleures années, Fountain atteignait encore des marges de REBITDA de 20% et davantage. Qui plus est, le résultat demeure négatif. Ce n’est certes plus une perte énorme de plus de 13,7 millions EUR, amortissements sur goodwill compris, mais on note un résultat net consolidé de -0,42 million EUR. Les mesures drastiques prises par le conseil d’administration en septembre de l’an dernier commencent donc à porter leurs fruits. C’est alors que le directeur Paul Baeck, qui était CEO depuis seulement 2012, a été remercié. Son plan stratégique (‘Kaffa 2018’), qui devait refaire de Fountain une société viable et saine, ne semble absolument pas avoir atteint ses objectifs. Dans le cadre de ce plan stratégique, Fountain avait procédé à une importante augmentation de capital au 1er semestre 2014, où les actionnaires ont eu la possibilité d’acquérir trois nouveaux titres pour deux détenus au prix unitaire de ” seulement ” 2 EUR (introduction en Bourse en 1999 à 56 EUR par action !). Cette augmentation de capital, qui a accru le nombre d’actions de 1,7 à 4,2 millions environ, était inévitable. Début août, un courant d’achat a frappé l’action quelque temps, lorsque des déclarations de transparence ont permis d’établir que Marc Coucke (Omega Pharma) avait accumulé plus de 7% des titres. Mais les résultats largement dans le rouge du 1er semestre 2014 ont ramené les actionnaires sur terre. Fountain perd beaucoup de petits clients, qui sont de toute façon peu rentables et il cherche à se concentrer sur les plus gros clients (à partir de 50 collaborateurs). Dans ce cadre, ces dernières années, le groupe a embauché de nouveaux collaborateurs commerciaux. Ceux-ci ne sont pas encore parvenus, sur les six premiers mois, à compenser la perte des petits clients. Cette tendance baissière du CA devrait progressivement s’inverser durant le reste de cette année et l’an prochain. En attendant de trouver un nouveau CEO, Eugeen Beckers assume le rôle de directeur.

Conclusion

On note un redressement mais pas encore de rentabilité suffisante. Si celle-ci revient, l’action est actuellement (très) bon marché. La probabilité d’une reprise augmente mais le risque reste supérieur à la moyenne.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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