Digne d’achat

Investisseurs et analystes avaient espéré beaucoup plus, ces 18 derniers mois, d’EVS Broadcast Equipment. EVS occupe une position unique dans le secteur du commentaire sportif en direct. Sa position de marché enviable lui permet de réaliser des marges bénéficiaires très élevées. L’inconvénient est que ce marché n’est pas énorme, que sa part de marché ne pourra jamais plus connaître d’augmentation spectaculaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle EVS tente depuis quelque temps de grappiller des parts de marché dans le segment de l’Entertainment, News & Media (ENM). Ce marché est quatre fois plus grand, mais pour l’instant, EVS n’est parvenu à s’en approprier qu’une poignée de pour cent. Cet accent sur le commentaire sportif en direct lui confère un profil spécifique : il réalise ses pics de chiffre d’affaires (CA) lors des grands événements sportifs. Lors de ces méga-événements, EVS peut en effet louer beaucoup de matériel supplémentaire. Pourtant, l’exercice 2014 ne fut pas du tout de bonne facture pour l’entreprise liégeoise. L’an dernier, son CA s’est accru de seulement 1,8%, à 131,4 millions EUR. Mais si l’on en filtre les revenus locatifs liés aux jeux olympiques russes et à la Coupe du Monde de Football au Brésil, de même que les fluctuations de cours, l’image s’inverse et le repli ressort à 8,9%. A cela s’ajoute le fait que la marge opérationnelle (marge d’EBIT) est sous pression depuis déjà un certain temps en raison des lourds investissements consentis en technologie. Le repli de la marge d’EBIT ressort, pour l’ensemble de l’exercice 2014, à 240 points de base (2,4%), de 37,5 à 35,1%, compte tenu d’une baisse de l’EBIT, au cours de la période comprise entre janvier et décembre, de 48,4 à 46,1 millions EUR (-4,8%). La faible performance de l’an dernier n’augurait rien de bon pour l’année impaire 2015. Ce qui est confirmé par les chiffres semestriels. Même sans tenir compte des revenus locatifs et des fluctuations de cours, le CA du 1er semestre a reflué de 27% (de 64,9 à 47,4 millions EUR) par rapport au 1er semestre 2014. Compte tenu des investissements continus dans la technologie, le bénéfice opérationnel (EBIT) a reculé de 22,9 à seulement 7,4 millions EUR, soit un plongeon de la marge d’EBIT de 35,3 à 15,6%. Le bénéfice net a également baissé sensiblement, de 16 à 5,5 millions EUR ou, par action, de 1,19 à 0,41 EUR. Rare mais vrai : après la publication de ces chiffres, le cours a pris de la hauteur. La CEO Muriel De Lathouwer a en effet enfin annoncé une amélioration du carnet de commandes. Au 25 août il totalisait 36,8 millions EUR, soit une augmentation de 10,2% en rythme annuel. Ce qui permet à la direction, malgré le 1er semestre difficile, de maintenir les objectifs de CA annuel, de 100 à 115 millions EUR, ce qui suppose que le 2e semestre sera bien meilleur.

Traditionnellement, EVS est un généreux payeur de dividende, avec 2,16 EUR de dividende brut par action pour 2013 et 2 EUR pour 2014. On attend donc désormais le dividende intérimaire, qui sera annoncé avec les résultats du 3etrimestre. Il nous semble que 1 EUR de dividende brut par action pour l’ensemble de l’exercice (intérimaire + final) 2015 est une attente réaliste (4,2% de rendement de dividende brut attendu).

Conclusion

L’amélioration longtemps attendue du carnet de commandes est finalement intervenue. Ce qui nous incite à penser que le plus bas du cycle est derrière nous. EVS occupe une position de marché solide grâce à une technologie supérieure. D’où notre relèvement de conseil.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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