Deere a émis un nouvel avertissement sur bénéfice

Compte tenu du conflit commercial, le cours, qui flirte avec son sommet historique de février 2018, s’est parfaitement bien comporté. Mais au sein du secteur, nous distinguons des titres valorisés plus raisonnablement.

Le plus grand fabricant de matériel agricole au monde achèvera son exercice 2018-2019 le 30 de ce mois. Mi-août, il a dévoilé les résultats du troisième trimestre. Le conflit commercial avec la Chine, et ses répercussions sur les exportations, inquiètent de plus en plus les agriculteurs américains. Les ventes de tracteurs pâtissent de la situation et des baisses des cours des récoltes qui en résultent.

Quelque 59% du chiffre d’affaires (CA) réalisé au trimestre passé par Deere l’ont été dans le segment agricole, le reste provenant des matériels forestiers; à cela s’ajoute un volet financier, spécialisé dans la mise en location et le leasing d’engins agricoles, principalement. La part des activités agricoles a diminué avec la reprise de l’allemand Wirtgen Group, l’acquisition la plus chère de l’histoire de Deere. Wirtgen propose des solutions pour la construction de routes, les mélanges d’asphaltes, etc. La transaction rend Deere moins dépendant de l’activité, très cyclique, qu’est l’agriculture.

Le troisième trimestre s’est achevé sur un CA en baisse de 3%, à 10,04 milliards de dollars, contre 10,31 milliards encore pour la période mai-juillet 2018. Le consensus misait sur un CA de 4,5% plus élevé et sans la reprise de Wirtgen, le recul aurait été de 6%. En se tassant davantage que le CA (de 9%, à 990 millions de dollars, contre 1,09 milliard un an plus tôt), le résultat opérationnel (Ebit) déçoit à nouveau; celui des activités agricoles a en effet cédé 24%, sous l’effet combiné d’une baisse de 6% du CA et de l’augmentation des prix des matières premières (comme l’acier) et des transports. Quoi qu’il en soit, Wirtgen semble être un bon choix, puisque sa rentabilité est supérieure à la rentabilité moyenne du groupe. Le bénéfice ajusté par action (BPA) s’établit à 2,71 dollars, contre 2,59 dollars au troisième trimestre de l’exercice 2017-2018. Le consensus tablait cependant sur 2,84 dollars, près de 5% de plus; cela fait trois trimestres que le BPA déçoit – au cours des deux exercices précédents, et jusqu’au premier trimestre de 2016-2017, Deere avait systématiquement surclassé les prévisions.

Après avoir cédé du terrain, le cours s’est rétabli à l’annonce de l’intention de la direction de sabrer dans les coûts pour compenser les retards accusés par les ventes. Rappelons par ailleurs qu’un rapport relativement récent de Transparency Market Research évoque, pour 2026, un marché des tracteurs qui aura dépassé les 100 milliards de dollars, soit une croissance de 4% l’an en moyenne.

La direction a revu à la baisse (de 3,3 à 3,2 milliards de dollars) ses bénéfices prévisionnels pour l’exercice (les pronostics avaient été ramenés de 3,6 à 3,3 milliards une première fois déjà). Le consensus mise dès lors sur un CA annuel de 34,7 milliards de dollars (précédemment: 35,1 milliards; 33,4 milliards un an plus tôt) et sur un BPA de 9,99 dollars (auparavant: 10,51 dollars). Il y a un an, le BPA, de 9,39 dollars, avait déjà pulvérisé le record de 9,09 dollars sur lequel s’était conclu l’exercice 2012-2013.

Conclusion

A un rapport cours/bénéfice (C/B) escompté de 16,5 et un rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) de 13, l’action est plus que généreusement valorisée; nous distinguons, au sein du secteur, des titres bien plus intéressants (ceux de producteurs d’engrais, par exemple) que celui de Deere & Company.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 170,95 dollars

Ticker: DE US

Code ISIN: US2441991054

Marché: NYSE

Capit. boursière: 53,8 milliards USD

C/B 2018: 17

C/B attendu 2019: 16,5

Perf. cours sur 12 mois: +17%

Perf. cours depuis le 01/01: +15%

Rendement du dividende: 1,8%

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