Cameco profitera de la hausse du marché de l’uranium

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La crise énergétique mondiale incite les Etats à mettre l’approvisionnement tout en haut de l’agenda politique. Etant donné, en outre, la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre, maints d’entre eux ont pris un virage à 180 degrés à l’égard du nucléaire.

L’augmentation du prix de l’uranium pendant la majeure partie de l’année 2022 a profité aux actions du secteur. En ce qui concerne Cameco toutefois, l’optimisme est retombé avec l’annonce, en octobre, de la transaction avec Westinghouse; depuis, le marché est un peu plus convaincu des avantages de la démarche et l’action a presque renoué avec son niveau initial. Westinghouse construit des centrales nucléaires et assure divers services connexes; elle entretient en outre 50% environ des 430 réacteurs actuellement en service. Près de 85% de son chiffre d’affaires (CA) sont récurrents. Elle sera versée dans une joint-venture dont Cameco détiendra 49% et l’acteur du capital-investissement Brookfield Renewable Partners, 51% des parts. Westinghouse engrange des cash-flows qui vont lui permettre d’alléger ses 3,4 milliards de dollars de dette ces prochaines années. Avec 57 centrales en cours de construction, le potentiel de croissance est en outre au rendez-vous.

Cameco a achevé 2022 sur un bénéfice net ajusté de 135 millions de dollars canadiens (CAD), ou 0,33 CAD par action, et un CA de 1,87 milliard CAD (+27%). La production de Cigar Lake et de McArthur River a atteint 10,4 millions de livres d’U3O8, pour 25,6 millions de livres écoulées (+5% en un an). La production à McArthur devrait grimper à 10,5 millions de livres cette année, et à 12,6 millions en 2024. Les chiffres à Cigar Lake restant stables, la production consolidée s’établira à 20,3 millions de livres en 2023 et 22,4 millions en 2024. C’est bien en deçà de la capacité maximale, puisque Cameco ne compte pas inonder le marché. Les capacités de transformation de Port Hope vont être portées à 12.000 tonnes. La transformation d’U3O8 poudreux en UF6 gazeux est très lucrative, plus encore depuis l’invasion de l’Ukraine.

Les contrats à long terme décrochés en 2022 portent sur 80 millions de livres. Cameco a signé au début de février avec Energoatom un contrat d’approvisionnement des centrales ukrainiennes en combustible (67,3 millions de livres jusqu’en 2035). Ses cash-flows opérationnels ont atteint 305 millions CAD en 2022. Après l’émission d’octobre, pour 747,6 millions de dollars américains (USD), le groupe disposait de 2,3 milliards CAD en espèces et sa dette à plus d’un an était de 997 millions CAD. Une partie de l’opération Westinghouse n’est pas encore financée, car la transaction ne sera achevée qu’après l’été; le mode de financement dépendra de ce que sera le marché à ce moment-là. Cameco a toujours une créance de 778 millions CAD sur l’administration fiscale canadienne. La joint-venture Inkaï (Kazakhstan) lui a payé l’an passé un dividende de 93 millions USD. Cameco dispose d’une ligne de crédit inutilisée de 1 milliard CAD en cas de besoin.

Conclusion

Cameco est bien placée pour profiter de la hausse du marché de l’uranium. Son principal atout, que Westinghouse renforcera encore, est son intégration verticale, qui lui permet d’être active dans l’exploitation minière, le raffinage, la transformation et les services d’infrastructures. L’action se négocie à 40 fois le bénéfice escompté pour 2023 et 24 fois celui de 2024 – même s’il faut préciser que les bénéfices font l’objet de prévisions très diverses. Nous recommandons toujours d’acheter.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 28,75 dollars

Ticker: CCJ US

Code ISIN: CA13321L1085

Marché: NYSE

Capit. boursière: 12,5 milliards USD

C/B 2022: 87

C/B attendu 2023: 40

Perf. cours sur 12 mois: +32%

Perf. cours depuis le 01/01: +25%

Rendement du dividende: 0,4%

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