Bob Iger doit faire renaître la magie Disney

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En entrant au capital du groupe de divertissement, le célèbre activiste Nelson Peltz entend remettre le groupe sur la voie de la rentabilité. L’action est restée dans l’ombre du marché américain depuis 2020. Nous avons décidé d’ouvrir une position.

La semaine dernière, le fonds activiste Trian a déclaré avoir constitué une participation de 900 millions de dollars dans Disney. Son dirigeant, Nelson Peltz, s’est immédiatement porté candidat au conseil d’administration, ce qui augure une lutte de pouvoir avec Bob Iger, le CEO de Disney. Ce dernier a fait un travail fantastique à la tête du groupe entre 2005 et 2020: les actionnaires américains ont pu profiter d’un rendement total de 550% tandis que leurs homologues européens empochaient 675%. Au plus grand désarroi des actionnaires, Bob Iger a pris sa retraite en 2020. Fin 2022, le conseil d’administration lui a demandé de revenir pour remplacer Bob Chapek, licencié.

Aujourd’hui, Nelson Peltz reproche à Bob Iger d’avoir commis une erreur majeure dans le choix de son successeur. Il déplore aussi un manque de discipline et des rémunérations trop importantes pour une grande partie des collaborateurs. Selon lui, Disney traverse une crise qui ne pourra être surmontée qu’à l’aide de mesures strictes. Il ne prône pas forcément le départ de Bob Iger, mais donne deux ans à ce dernier pour trouver un successeur compétent. A partir de l’exercice 2025, le groupe de divertissement devra à nouveau verser un dividende. La plupart des propositions de l’activiste pour Disney (listées sur le site restorethemagic.com) ont le soutien des actionnaires.

Les analystes comparent de plus en plus souvent Disney à Netflix. Ces deux actions ont connu des jours meilleurs et leur valorisation est difficile; toutefois, leur situation est différente. Au début de la pandémie, les confinements ont empêché Netflix d’investir dans de nouvelles séries et de nouveaux films. Parallèlement, le nombre de ses abonnés a bondi; dès lors, ses bénéfices ont explosé. Disney a en revanche dû fermer ses parcs, si bien que son chiffre d’affaires s’est véritablement effondré. L’analyse de l’évolution de ses bénéfices sur ces dernières années n’a donc pas beaucoup de sens.

La fin de la pandémie a cependant permis de tirer différentes conclusions. Tout d’abord, le nombre record d’abonnés de Netflix montre que la réouverture des économies occidentales, associée à la forte inflation, n’a pas d’incidence négative sur le groupe. Disney, pour sa part, enregistre un chiffre d’affaires (CA) historiquement élevé après avoir fortement relevé les prix des billets pour accéder à ses parcs. Mais malgré ces ventes records, l’action Disney est retombée à des niveaux plus atteints depuis 2014. Le groupe était alors valorisé à trois fois son CA, contre deux aujourd’hui. La valorisation de Disney a davantage baissé que celle de Netflix en raison des lourdes pertes enregistrées par Disney+ au cours du dernier trimestre, qui expliquent notamment le licenciement de Bob Chapek. Augmenter ses ventes en développant sa base de clientèle (le groupe compte désormais 164 millions d’abonnés) est une bonne chose, sauf si cette croissance n’est pas rentable. Heureusement, Bob Iger devrait pouvoir rendre Disney+ bénéficiaire d’ici deux ans.

Conclusion

L’action Disney a affiché une performance inférieure de 51% à celle de l’indice S&P 500 au cours des deux dernières années. Les résultats trimestriels attendus le 8 février montreront si le scepticisme du marché est justifié. Pour notre part, nous avons d’ores et déjà décidé d’initier une position, espérant que les investissements considérables réalisés et le retour de Bob Iger permettront au groupe de renouer avec la rentabilité. Le titre est promu au rang de favori dans le secteur du divertissement.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 99,40 dollars

Ticker: ADBE US

Code ISIN: US254681060

Marché: NYSE

Capit. boursière: 181,26 milliards USD

C/B 2022: 41

C/B attendu 2023: 25

Perf. cours sur 12 mois: -34%

Perf. cours depuis le 01/01: +14%

Rendement du dividende: –

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