Ahold

Le rapport cours/bénéfice s’est accru à 17, mais la valeur d’entreprise (EV) est encore inférieure, à 7 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA), ce qui n’est pas excessif.

La situation fut souvent différente dans le secteur de la distribution, mais Ahold et Delhaize bénéficient à nouveau d’une combinaison lucrative de ventes et de marges en hausse. Les deux chaînes amorcent ainsi dans de bonnes conditions le dernier virage vers la fusion. La transaction devrait être finalisée cet été. Rappelons que les actionnaires de Delhaize reçoivent pour chaque action Delhaize 4,75 actions Ahold. La valeur de l’action Delhaize est donc couplée à la valeur du titre Ahold. Deux tiers des bénéfices d’Ahold et de Delhaize sont produits de l’autre côté de l’Océan atlantique. Les prestations ne sont pas négligeables. Ahold a vu son chiffre d’affaires (CA) progresser de 4% au 1ertrimestre, même si la croissance comparable de son CA s’est ralentie de -0,1%. Ahold pointe du doigt le Nouvel an et les tempêtes hivernales moins nombreuses l’hiver dernier, mais la principale raison à la stagnation du CA réside dans le fait qu’il n’y a pas encore de trace d’inflation dans les magasins américains. L’économie américaine a connu quelques déboires au 1ertrimestre, mais la création constante d’emplois ces dernières années finit par se traduire par une hausse lente des salaires et partant, de la consommation. Si le consommateur américain ne lâche pas le gant, l’économie ne devrait donc pas chanceler. Ahold et Delhaize devraient donc espérer de nouveaux clients dans les prochains trimestres. Plus important encore: malgré la stagnation de son CA comparable, Ahold est parvenu à hisser la marge opérationnelle sous-jacente à 4%, comparée à 3,7% à la même période l’an dernier. Cette prestation a permis une hausse du résultat opérationnel (EBIT) aux USA de 13,2%. Delhaize est à peu près dans la même situation aux États-Unis. Le groupe belge y a affiché une croissance du CA malgré une déflation des prix de 1,1%, pour une hausse de la marge sous-jacente de 3,8% à 3,9%. L’EBIT sous-jacent a ainsi progressé de 6,1%. Aux Pays-Bas, Ahold a présenté une hausse solide de son CA comparable (+2,9%), grâce notamment à une forte croissance des ventes en ligne via bol.com. Contrairement à Delhaize, Ahold a investi dans ces plateformes digitales, manoeuvre qui porte à présent ses fruits. La croissance des ventes par Internet est ressortie à 30% au 1ertrimestre. Outre la croissance du CA, Ahold peut également se targuer d’une marge opérationnelle sous-jacente plus élevée, qui a permis une progression de l’EBIT sous-jacent de 13,9%. Delhaize, de son côté, a de nouveau le contrôle sur ses opérations sur le marché domestique belge. Le CA comparable s’est accru de 2,9% et la marge sous-jacente poursuit son redressement, même s’il y a encore place pour une amélioration, à 2,7%. Ahold et Delhaize continuent du reste de s’inspirer l’un de l’autre sur leur troisième terrain de jeu respectif. Ahold se porte bien en Tchéquie et Delhaize en Europe du Sud-Est.

Conclusion

Ahold et Delhaize ont connu un très bon trimestre, où les marges en hausse, particulièrement, séduisent les actionnaires. Le rapport cours/bénéfice s’est accru à 17, mais la valeur d’entreprise (EV) est encore inférieure, à 7fois le cash-flow opérationnel (EBITDA), ce qui n’est pas excessif. Ahold génère par ailleurs des cash-flows libres abondants.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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