Adyen: la pression sur les marges effraie les investisseurs

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La croissance qu’enregistrent ses clients profite directement à la plateforme de paiement Adyen: elle a vu le volume des transactions bondir de 60% au cours du premier semestre. Les investisseurs, eux, voient surtout que ses marges sont sous pression.

Le bond de 60%, à 345,8 milliards d’euros, des transactions au 1er semestre a surpris tant l’entreprise elle-même que le monde financier. Une telle croissance dépasse toutes les espérances. Malheureusement, celle du cash-flow opérationnel (Ebitda) a été moitié moins élevée: +31%, à 356,3 millions d’euros. Une grosse déception. Il y a deux raisons à cet écart. Tout d’abord, le taux de prise a diminué; la part des frais de transaction qu’Adyen conserve est tombée de 20,6 à 17,6 points de base en glissement annuel. Mais cette baisse n’est pas une si mauvaise nouvelle en soi, puisqu’elle est liée à la fidélité de la clientèle existante – à laquelle Adyen doit plus de 80% de la croissance des volumes de transactions enregistrée au 1er semestre, comme c’était déjà le cas lors des trimestres précédents: plus les clients font de transactions, plus importantes sont les remises qu’Adyen leur accorde. Et dans un secteur en particulier, le taux de prise d’Adyen a été inférieur à la moyenne: le tourisme. En plein essor cette année, il a généré de nombreuses transactions.

Si la croissance de l’Ebitda a été relativement lente, c’est en outre parce que les dépenses d’exploitation se sont accrues. Adyen a embauché 395 personnes à temps plein au 1er semestre et comptait 2.575 employés au 30 juin. Les frais de voyages d’affaires et liés à l’organisation ou à la participation à des événements ont eux aussi pesé sur les bénéfices. Le bénéfice net a augmenté un peu plus vite que l’Ebitda: +38%, à 282,1 millions d’euros.

Conclusion

Les investisseurs ont peiné à digérer la baisse de la marge d’Ebitda (de 61 à 59%). Si le cours de l’action a d’abord plongé de 12%, la perte s’est finalement limitée à 4%. Il semble que la pression sur les marges soit en grande partie due à des événements ponctuels – hausse de certains coûts, baisse du taux de prise en raison de la reprise de l’industrie du voyage. Le potentiel de croissance à long terme justifie amplement la valorisation élevée (C/B de 40 pour 2024). Toujours digne d’achat.

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