Le résumé d’une semaine boursière marquée par Nvidia et l'emploi US
Le Bel20 cède 0,8 pour cent sur la semaine.
(ABM FN) Le Bel20 a cédé 0,8 pour cent au sortir de la semaine écoulée, sous les 5.000 points, mais a toutefois limité les dégâts en comparaison des bourses européennes environnantes, dont les pertes ont atteint bien souvent les 2 pour cent.
Une partie de la morosité ambiante sur les bourses cette semaine a notamment été attribuée aux récents revirements de plusieurs dirigeants de la FED quant aux baisses des taux à attendre, résume KBC.
En outre, maintenant que le shutdown a pris fin et que les indicateurs économiques officiels arrivent à nouveau, les investisseurs ont pu prendre connaissance jeudi après-midi du rapport traitant de l’état du marché de l'emploi aux Etats-Unis, rapport qui a fait état de la création de 119.000 jobs en septembre.
"Compte tenu de ces chiffres, la FED ne devrait pas baisser ses taux en décembre", a souligné l’économiste en chef de CBC Banque, Bernard Keppenne, dans un entretien accordé à ABM Financial News.
"En effet, le marché de l’emploi est resté solide avec 119.000 créations d’emplois en septembre, soit un chiffre largement supérieur aux 22.000 créations en août (révisées à -4.000). Mais rien n’est simple et le brouillard continue de masquer un peu la réalité. Car dans le même temps, le taux de chômage a augmenté de 4,3 à 4,4 pour cent", fait remarquer Bernard Keppenne.
"Mais comme la FED ne disposera pas d’autres chiffres avant sa réunion des 9 et 10 décembre, la prudence sera de mise et le statu quo sera plus prudent", anticipe-t-il.
Suite à la publication de ce solide rapport, les probabilités de voir la Fed baisser ses taux en décembre sont tombées autour des 40 pour cent selon le baromètre FedCME.
John Williams se montre davantage "accommodant"
Des probabilités qui allaient toutefois brusquement remonter à 70 pour cent vendredi après-midi.
En toile de fond, John Williams, le président de la Fed de New York qui dispose d’un droit de vote, a déclaré en marge d’une prise de parole au Chili qu'il est encore possible de baisser les taux à court terme, soulignant que les risques résident actuellement principalement dans le ralentissement du marché du travail, raison pour laquelle il serait judicieux selon lui de ramener les taux à un niveau "neutre".
Les craintes autour des "sur-valorisations" de la tech continuent d’inquiéter
Selon KBC, les inquiétudes concernant le secteur technologique ont également été à l'origine du repli des bourses cette semaine, les résultats et les prévisions communiquées mercredi soir par Nvidia n’ayant visiblement pas contribué à atténuer les craintes de survalorisation des géants de la tech.
"Les résultats de Nvidia étaient assurément au rendez-vous, mais le rebond qui a suivi n'a été que de courte durée", résume Frank Vranken de la Banque Edmond de Rothschild, lequel a tempéré ses attentes d'un rally de fin d'année.
"Certes, nous devons encore attendre les ventes de Thanksgiving et la décision de la Fed sur ses taux en décembre", ajoute l'expert en investissement.
Du côté des devises et de l’énergie, l’euro a reculé en fin de semaine, tombant même sous 1,15 dollar vendredi après-midi. Selon les cambistes d’ING, la monnaie unique a beaucoup plus baissé face au dollar que ne le justifierait le différentiel de taux entre de la Fed et la BCE.
Les prix du pétrole ont eux fortement baissé sur la semaine, en raison de l'apaisement des tensions géopolitiques en Europe de l'Est.
Les États-Unis et la Russie travailleraient à un nouveau plan de paix pour l'Ukraine, qui devrait toutefois comporter des concessions importantes de la part du pays.