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Trois manières dont nous utilisons l’Intelligence Artificielle pour améliorer le monde

L’Intelligence Artificielle (IA) a encore, à l’heure actuelle, un petit goût de relative nouveauté pour de nombreuses personnes mais, tout comme l’électricité, elle deviendra, dans les années qui viennent, une composante indispensable de notre vie quotidienne. En fait, elle nous simplifie déjà grandement la vie, même si nous n’en sommes pas toujours conscients.

La technologie IA nous rappelle par exemple que nous devons assurer le suivi de certains courriels. Elle nous aide à réserver rapidement une table au restaurant. Et elle simplifie les emplettes de ceux et celles qui sont appelés à de fréquents déplacements. L’apprentissage automatique permet même aux scientifiques de créer de nouveaux types d’antibiotiques pour combattre les super-bactéries.

L’Europe désire une technologie IA “centrée sur l’humain”

Non seulement la vitesse de développement des technologies IA est fulgurante mais le débat au sujet de leur application évolue. Le mois dernier, la Commission européenne a publié un Livre blanc sur l’IA qui répertorie toutes les options politiques nécessaires à la création, en Europe, d’un écosystème basé sur l’excellence et la confiance dans l’IA. Ce livre blanc s’inscrit dans le cadre des ambitions de la Commission de donner naissance à “une Europe qui soit prête pour l’ère numérique”. On s’attend à ce que l’UE, après une consultation publique au sujet de ce rapport, devienne d’ici la fin de l’année l’un des premiers espaces juridiques au monde à proposer une réglementation IA.

Une approche de cette nouvelle technologie “centrée sur l’humain” figurait en outre en tête de liste de l’agenda d’Ursula von der Leyen pour ses 100 premiers jours au poste de présidente de la Commission européenne. L’IA doit être accessible à tous et être une composante naturelle des interactions humaines. Un objectif clair doit être défini, supporté par des valeurs plus fondamentales. Les entreprises ont par exemple recours à des applications IA pour économiser du temps et de l’argent et pour prendre de meilleures décisions.

Une technologie IA éthiquement responsable est sûre et inclusive. L’intelligence artificielle doit travailler pour nous, pas contre nous. Si l’Europe veut réellement centrer l’IA sur l’humain, nous devons faire en sorte que les nouvelles technologies soient développées dans l’intention de faire le bien et de gagner la confiance des citoyens.

Voici trois manières dont l’IA peut, dès à présent, avoir un impact positif.

1.Rendre la technologie accessible à tout un chacun

Lorsque l’IA est correctement développée et utilisée, elle s’avère être un fabuleux outil pour stimuler l’égalité. Grâce à des plates-formes conviviales qui s’appuient sur la reconnaissance vocale, les interactions avec la technologie se font plus simples pour les personnes plus âgées et celles qui sont moins férues de technique. Le dispositif est toujours disponible, prêt à écouter et à répondre aux questions. Il est même possible de traduire l’audio en plusieurs langues ou de le transposer en texte pour les sourds ou les personnes souffrant de perte auditive.

De même, la technologie vocale contribue à augmenter la productivité dans le monde professionnel. L’une de nos propres études a démontré que 75% des clients d’une entreprise s’attendent d’ores et déjà à ce que leur expérience soit enrichie à l’aide de la technologie – pensez par exemple aux chatbots et aux assistants vocaux. On peut donc très certainement considérer que la technologie vocale fera partie intégrante des applis que proposent les entreprises. Ce faisant, la facilité d’utilisation s’améliorera pour tout le monde et nos rapports à la technologie bénéficieront d’un levier supplémentaire.

2.Personnaliser l’enseignement des plus jeunes

Les écoles se tournent de plus en plus souvent vers des systèmes IA pour personnaliser davantage les cours. En identifiant les erreurs fréquemment commises par les élèves lorsqu’ils répondent aux questions, les enseignants peuvent adapter leurs activités au rythme individuel de chaque élève et faire ainsi en sorte qu’aucun d’entre eux ne soit à la traîne.

Ce genre de logiciel IA est entraîné sur base des travaux de centaines de milliers d’étudiants, ce qui permet d’identifier des domaines communs pour lesquels les élèves rencontrent souvent des difficultés. Après un certain temps, l’algorithme – nous le qualifions en fait d’empreinte du cerveau – se focalisera sur des domaines spécifiques et proposera des leçons sur-mesure visant l’amélioration de compétences déterminées.

Le fait de combiner IA et réalité augmentée (AR) en classe peut même permettre d’induire une véritable révolution. Imaginez que les enseignants puissent assurer, en temps réel, le suivi des progrès réalisés par leurs élèves en recourant à des lunettes AR grâce auxquelles ils seraient les seuls à pouvoir visualiser des informations, se matérialisant au-dessus des têtes des étudiants. De cette façon, ils verraient immédiatement qui doit se voir proposer un devoir plus difficile et quels élèves ont besoin de plus d’attention.

3.Identifier et protéger les espaces animales menacées

Repérer des requins blancs aux abords d’une plage très fréquentée. Voilà une application de l’IA à laquelle vous ne penseriez sans doute pas immédiatement. Grâce à l’analyse d’images provenant de drones et à l’entraînement d’un algorithme – utilisé habituellement pour la recherche visuelle, le repérage de marques et l’identification de produits -, nous pouvons localiser et reconnaître les caractéristiques uniques de requins ou d’autres espaces animales menacées. Une initiative lancée par Salesforce en collaboration avec l’université de Californie à Santa Barbara, baptisée “Project SharkEye”, en est un bel exemple.

A condition de disposer de données vidéo en suffisance, il est possible d’entraîner des algorithmes selon différents critères. Par exemple afin de distinguer les différentes sortes de requins, pour exclure des objets qui ne correspondent pas à des requins, et pour déterminer, à chaque signalement, s’il s’agit d’un nouveau requin ou d’un spécimen qui a déjà été comptabilisé. L’algorithme gagne en intelligence, tant et si bien qu’il identifie les types de requins sans devoir physiquement labelliser les animaux. Dans le même temps, il sauve des vies.

Zineb Laraki, chef de projet, compare le processus d’apprentissage d’un tel algorithme à celui des enfants: “Vous leur montrez ce qu’est un chat et, après un certain temps, les enfants peuvent se faire une idée de ce qu’est le concept de “chat” – à quoi ressemble cet animal, comment il se meut… En fait, un algorithme procède exactement de la même façon. Vous lui montrez des exemples et vous lui laissez formuler des conclusions. Correctes ou erronées, vous lui fournissez un retour d’information.”

Comment utiliser l’IA à bon escient

Chacun des exemples cités ci-dessus illustre comment nous utilisons l’IA en vue de provoquer un impact positif. Ils démontrent combien il est important que nous développions la technologie dans un but déterminé, que nous disposions des données correctes afin d’entraîner l’algorithme, et que les solutions technologiques soient empreintes de valeurs. Si l’on aborde l’IA en la centrant sur l’humain, nous effectuerons nos tâches de manière plus efficace et nous mènerons une vie meilleure.

De mauvaises applications ou l’ignorance risquent sans doute d’accentuer les inégalités humaines et de nuire à la collectivité. Alors que l’Europe et les gouvernements, partout dans le monde, cherchent chacun la manière de limiter ces risques, le secteur public et les entreprises doivent s’assurer, en collaborant entre eux, que la conception et l’utilisation de l’IA soient guidées par les justes valeurs.

Max Swerdlow, responsable de Salesforce Belux

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