Le livre numérique a moins la cote que pendant la pandémie

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Le livre numérique poursuit sa croissance malgré le maintien du format papier.

A l’occasion de la Foire du livre qui a lieu en ce moment et jusqu’au 2 avril à Tour & Taxis, Primento, distributeur et diffuseur de livres numériques, analyse l’évolution des tendances de lecture en Belgique. La liseuse va-t-elle finir par remplacer le livre papier ?

La folie du Covid n’a pas tenu

Le groupe a constaté qu’après une accélération de la consommation de livre en format numérique en 2020, soit pendant la pandémie et les périodes de confinement, le marché francophone de l’ebook s’est stabilisé en 2021. Si ce dernier a bondi de 13,6% en 2020, la hausse a été beaucoup moins élevée l’année suivante, avec seulement +3,6%

En 2022, même son de cloche, avec une stabilisation du marché et une légère augmentation de 1,2%. Si on pouvait s’attendre à une hausse plus importante, forcé de constater que le livre papier est encore très apprécié. Cependant, Primento a cherché à recontextualiser cette faible croissance par rapport à la forte évolution de 2020. 

Les thrillers, les romances et les livres feel good toujours autant appréciés

Actuellement, le numérique représente une moyenne de presque 10% du chiffre d’affaires total des ventes de livres des éditeurs. Primento identifie toutefois de profondes différences selon leur profil. Ainsi, dans le segment de l’édition universitaire et professionnelle, les ventes numériques dépassent fréquemment les 50%, portées par le succès des bases de données en ligne destinées aux professionnels en droit et en médecine. 

Du côté de l’édition numérique de littérature, celle-ci reste stable, les thrillers, les romances et les livres feel good étant toujours aussi plébiscités. Pour les éditeurs, la moyenne est de l’ordre de 5%, mais comporte d’importantes différences selon la priorité qui est donnée au digital dans la maison d’édition et le genre éditorial. Ainsi, pour les éditeurs de thrillers et de littérature sentimentale, la moyenne s’élève à presque 20%.

Concernant le segment grand public (hors littérature), Primento précise qu’il reste très marginal, le support numérique n’étant pas adapté. Les livres d’art, de religion sont en effet des objets beaux en format papier que les lecteurs aiment admirer.

Primento affirme que les revenus générés par les ventes d’ebooks sont devenus “une source de revenus significative pour de nombreux éditeurs”. Dans le contexte actuel de forte inflation, l’entreprise confirme que le livre numérique garantit une certaine source de revenus, tout en ne générant pas de coûts additionnels comme l’imprimerie ou le transport. 

Par ailleurs, Thibault Léonard, CEO de Primento, explique que de plus en plus d’éditeurs choisissent de ne pas réimprimer un ouvrage après un premier tirage, tout en rendant le livre accessible en impression à la demande et au format ebook. De ce point de vue, l’ebook et l’impression à la demande permettent de réduire les coûts et les risques pour de nombreux éditeurs.

La lecture battue à plate couture par le smartphone 

Mais au-delà de la comparaison entre le livre papier et numérique, Primento alerte sur la pratique de la lecture en elle-même. Ainsi, l’entreprise cite l’étude State of Mobile publiée en 2022 et qui indiquait que le temps passé sur le smartphone était de 33 heures par semaine. Face à cela, le temps passé à lire n’est que de seulement 3 heures et 15 minutes par semaine selon le Centre National du Livre. 

Pour Thibault Léonard, la diminution du temps consacré à la lecture de livres est problématique “quand on sait à quel point le livre est une source de bien-être et d’apprentissage, comprenant des impacts aussi bien en termes d’éducation que de santé publique non négligeables”.

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