Largement distancé, BlackBerry abandonne le marché japonais

Le BlackBerry était auparavant le smartphone le plus prometteur au monde. Depuis lors, la société n'a plus rien fait de convaincant, subissant de plein fouet la rude concurrence de l'iPhone d'Apple. Ses parts de marché ont dévalué de 7,3% aux Etats-Unis. Après le lancement du BlackBerry Storm, fortement critiqué par les utilisateurs, RIM Blackberry a été incapable de sortir un produit plus performant. De nombreux de ses services défaillants ont mis à mal sa réputation et irrité ses clients. En 2011, RIM a tenté le lancement d'une tablette PC, le Playbook, mais a accusé une perte de 485 millions de dollars d' invendus. Le lancement du dernier modèle de la société, le Blackberry 10, est retardé depuis des mois. Par ailleurs, l'entreprise a licencié des milliers d'employés afin de se refaire une santé financière, ce qui n'a pas porté ses fruits jusqu'à présent... © Reuters

À cause de ventes plus que décevantes, BlackBerry ne commercialisera pas ses nouveaux appareils sous BlackBerry 10 au Japon, où le marché des smartphones est pourtant en plein essor.

Par manque de popularité, le groupe canadien BlackBerry a décidé de renoncer à vendre ses appareils au Japon. Ils ne rencontrent par le succès escompté malgré une envolée impressionnante du marché des smartphones dans l’archipel, a affirmé ce vendredi 8 février le quotidien économique japonais Nikkei.

“Il fut un temps où BlackBerry détenait 5% de parts de marché au Japon, mais il n’en aurait plus que 0,3%”, a expliqué le journal dans son édition matinale. Les BlackBerry sont commercialisés au Japon pour les professionnels depuis 2006 par le premier opérateur local, NTT Docomo, lequel les propose aussi aux particuliers depuis 2008. NTT Docomo, qui n’a pas souhaité commenter les informations de presse, est le seul, parmi les trois plus grands opérateurs japonais, à ne pas offrir l’iPhone d’Apple qui, proposé par Softbank et KDDI, se taille la part du lion au Japon.

“Le Japon n’est pas un marché majeur pour nous”

Ces derniers mois, les ventes de smartphones au Japon progressent à un rythme annuel de 40 à 50%, pour atteindre plus de 2 millions d’unités par mois. Mais le nombre de BlackBerry vendu ne dépasse pas quelques dizaines de milliers d’unités, d’après le Nikkei.
“Nous sommes sur le point de lancer mondialement les modèles sous OS BlackBerry 10, mais le Japon n’est pas un marché majeur pour nous et nous n’avons pas l’intention d’y proposer ces nouveaux appareils”, a confirmé Amy McDowell, une porte-parole de la société anciennement appelée RIM, interrogée par un journaliste d’un site internet du Wall Street Journal. “Nous allons continuer à offrir l’assistance technique aux utilisateurs de BlackBerry au Japon”, a-t-elle précisé.

La spécificité japonaise : un coût d’adaptation élevé

Pour proposer son BlackBerry dans l’archipel, la firme canadienne est contrainte à de coûteuses modifications logicielles, pour l’adapter par exemple au complexe système d’écriture japonais qui requiert un convertisseur de phonèmes en idéogrammes. De surcroît, comparées aux smartphones sous système d’exploitation iOS d’Apple (iPhone) ou Android de Google, peu d’applications tierces existent pour les BlackBerry. Ils n’intègrent pas non plus les fonctions de porte-monnaie électronique ou de récepteur de télévision contrairement aux appareils des groupes japonais Sharp, Fujitsu ou Panasonic, ce qui est dissuasif pour beaucoup d’utilisateurs nippons.
D’autres grands avant BlackBerry ont déjà renoncé au marché nippon, à commencer par le finlandais Nokia qui n’a jamais réussi à séduire les Japonais même quand il caracolait largement en tête des fabricants mondiaux.

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