Huit nouvelles technologies pour lutter contre la contrefaçon (en images)

Perrine Signoret
Avoir une puce électronique sur vos bouteilles de vin, c’est possible. Le Futuremag d’Arte nous explique son fonctionnement. Sur l’étiquette, un petit sigle rond indique la présence de l’outil. Il suffit de passer son smartphone devant pour savoir si oui ou non, il s’agit vraiment un grand cru. Si cela est possible, c’est grâce à un système de codage et décodage entre votre mobile, la puce, et un serveur. Le tout rend le procédé très sécurisé. La puce ne peut, elle, pas être décollée puis transposée sur une autre bouteille : elle se déchirerait instantanément. En revanche, les faussaires ont trouvé une parade, en utilisant des bouteilles vides de grands crus, et en les remplissant. Pour lutter contre ce trafic, c’est une entreprise belge située dans la région de Bruxelles qui a trouvé une alternative. Dans le courant de l’année, la puce devrait être intégrée à une antenne, positionnée au niveau du bouchon. Dès lors que l’on ouvrira la bouteille, le composant sera coupé, et ne pourra plus interagir.
Si l’on connaît les contrefaçons de produits de beauté ou de matériel électronique, on est souvent surpris de savoir que l’on peut faire de fausses huîtres. La marque Gillardeau en a fait l’amère expérience. Pour protéger ses mollusques, elle a demandé de l’aide à une entreprise, baptisée Arjowiggings, qui d’ordinaire, se charge plutôt de garantir l’authenticité des billets de banque. La firme a mis au point un système de gravure via un laser. C’est grâce à ce dernier que chaque huître a été tatouée du logo du producteur. Les coquillages le garderont à vie, et ce, malgré leurs bains dans l’eau de mer.
Le laser peut aussi être utilisé d’une autre manière, à savoir comme un scanner. A l’origine de cette technique, il y a une découverte : la surface d’un produit serait marquée par de multiples imperfections, infimes, et uniques. Cette empreinte digitale serait impossible à reproduire à l’identique. Il suffirait d’enregistrer celles des produits authentiques, de l’enregistrer dans une base de données, puis de s’en servir de référence lors des contrôles. Même si l’objet souffre un peu pendant son transport, l’empreinte devrait rester identifiable. Si les coûts d’un tel système sont peu élevés, ses applications restent encore rares.
Un laboratoire a mis au point une technique étonnante pour, à l’origine, mettre l’huile d’olive à l’abri des contrefaçons : un marqueur génétique. Ce marqueur est composé en trois parties. La principale, c’est un petit bout d’ADN. Une séquence unique, créée et adaptée à chaque produit. Elle permettra à un laboratoire de détecter si la marchandise est authentique, ou non. Ce composé biologique est ensuite entouré de petits aimants composés d’oxyde de fer. Ainsi, le biologiste pourra séparer plus facilement l’ADN du reste du produit. Le tout est entouré d’une bille de silice. Le marqueur serait malgré tout inoffensif pour la santé. Il a également pour avantage de ne pas altérer la qualité du produit. Et il est si petit, qu’on ne le remarque même pas. Si cette invention est intéressante, c’est aussi pour ses coûts réduits. Pour chaque litre d’huile, il faudrait débourser 0,02 centime de dollars. Il faut dire que les quantités nécessaires, qui se mesurent en millionièmes de millimètres, sont ridicules.
Les hologrammes ne servent pas qu’à être jolis, ils peuvent aussi se révéler être une arme redoutable contre les faux. Depuis son invention dans les années 1980, la technologie a bien grandi. Aujourd’hui, on se sert par exemple de la microlithographie interférentielle, de la galvanoplastie, ou encore de la métallisation. Ces procédés aux noms barbares permettent de graver des microstructures optiques, avec des jets d’encre, des impressions thermiques et parfois des gravures laser. Les codes ainsi générés sont aléatoires, et uniques. Depuis peu, des techniques additionnelles permettent de faire en sorte qu’ils se détruisent en cas d’arrachage. Si la création d’un hologramme requiert de sacrées connaissances, sa lecture, elle, est paradoxalement très simple et rapide.
A l’origine, les micro-taggants étaient uniquement utilisés pour détecter de faux papiers. Ils étaient introduits parmi les fibres. Invisibles à l’oeil nu, on pouvait les observer sous une lampe UV. Grâce à des combinaisons de couches et de couleurs très complexes, ils permettaient de vérifier l’authenticité d’un document. On pouvait trouver ces taggants sous forme de chaînes de molécules, de poudre, ou encore d’encre invisible. Une entreprise, appelée Microtrace, a permis d’en élargir les applications. On peut désormais trouver des micro-taggants dans le plastique, mais aussi sur du cuir ou du textile, grâce à un marquage à chaud.
Inventé par Kodak, le “Traceless System” permet d’identifier la contrefaçon grâce à une simple poudre. Incolore, elle est intégrée au support, ou parfois dans l’encre qui l’entoure. Le motif qu’elle y forme est aléatoire. Parce qu’il est enregistré dans une base de données, il peut être reconnu grâce à un lecteur spécifique, commercialisé par la marque. D’après cette dernière, il serait en effet impossible d’observer la poudre à l’oeil nu, ou même par un procédé chimique. Pour l’heure, la poudre est utilisée sur des produits pharmaceutiques, des cosmétiques, des vins et spiritueux, vêtements et accessoires, ou encore des documents.
C’est une petite société française, du nom de Prooftag, qui a imaginé les code-barres à bulles. Ces bulles d’air en question sont auto-dispersées dans un polymère transparent, lui-même apposé sur l’étiquette. Elles forment une signature unique, qui ne saurait être reproduite. Elle pourra être lue soit de manière visuelle (un code imprimé donne accès à l’original obtenu pendant la fabrication et permet une comparaison), soit via un lecteur optique.
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