Robert Doisneau au Musée d’Ixelles

Swimming pool, 1960. © Robert Doisneau

Par le cycle des modes et des regards, le travail de Robert Doisneau (1912-1994) pourrait aujourd’hui paraître décalé, ses images exprimant une  » photographie française humaniste  » loin des actuelles barbaries. Le jugement est un rien grossier : si l’auteur capturant Le baiser de l’hôtel de ville à Paris en 1950 a beaucoup pioché dans le bonheur supposé des Trente glorieuses, il l’a aussi fait avec malice, instinct et sens épuré du cadre. Dans sa première partie,  » Le merveilleux quotidien « , la rétrospective ixelloise cultive cette impression, celle de saisir les volatils parfums du temps qui file. Il y a encore de cela dans la section  » Ateliers d’artistes  » où Doisneau nous guide dans l’intimité de

Picasso, Braque, Brancusi ou César, face à leurs oeuvres.

La surprise de l’expo vient donc d’une troisième sélection, 30 photographies prises pour le magazine américain Fortune fin 1960 à Palm Springs : changement de pellicule – il se met à la couleur – et de décor. La lumière tranche sur la France d’après-guerre, tout comme les codes sociaux et un sentiment de richesse matérielle à la fois exhibée et épanouie. En cela, Robert Doisneau laisse une trace intéressante sur ce qui servait alors de moteur propice au rêve américain.

Jusqu’au 4 février au Musée d’Ixelles, www.museedixelles.irisnet.be

Par Philippe Cornet

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