Sommet européen : un ballon d’oxygène pour la Grèce

Les dirigeants européens ont entamé jeudi soir à Bruxelles leur sommet de printemps, axé sur la relance de l’économie, alors que le chômage vient d’atteindre un taux record dans les dix-sept pays de la zone euro, toujours secouée par les conséquences imprévisibles de la crise de la dette, même si la Grèce a obtenu la garantie d’un ballon d’oxygène. Herman Van Rompuy obtient officiellement un second mandat.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 se sont retrouvés peu après 18h00 à Bruxelles pour ce sommet de deux jours, qui a été précédé d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro pour faire le point sur les réformes en Grèce, après l’accord de principe donné au second plan d’aide au pays.
Le président de l’Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a annoncé à l’issue de la réunion que la Grèce avait désormais rempli les conditions qui lui ont été fixées en vue d’obtenir ce deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d’euros – parmi d’autres mesures, destiné à lui éviter la banqueroute.
Toutefois, le versement effectif des fonds ne sera décidé que si une opération en cours de réduction de la dette du pays détenue par les créanciers privés (banques et fonds d’investissement) est menée à bien, avec succès.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, avait pour sa part assuré peu auparavant que la crise de la dette qui a fait vaciller la zone euro depuis deux ans était en voie de résolution, au vu notamment de la chute des taux d’emprunt des Etats sur les marchés.
« Je ne dis pas qu’on est sorti de l’ornière, mais il y a un tournant dans la crise », a-t-il dit devant la presse. « Cela se voit dans la crise obligataire » qui reflue avec une forte baisse ces dernières semaines des taux d’emprunt exigés par les marchés obligataires pour les Etats considérés il y a peu comme très fragiles, a expliqué M. Van Rompuy.
Cette épine hors du pied, les dirigeants européens se doivent donc d’aller de l’avant en signant le nouveau pacte de discipline budgétaire censé éviter un dérapage incontrôlé des déficits à l’avenir, en imposant notamment des règles d’or de retour à l’équilibre budgétaire.
Ce traité doit être signé vendredi, au deuxième jour du sommet, par 25 pays sur les 27 faisant partie de l’Union européenne, la Grande-Bretagne et la République tchèque ayant décliné.
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy devrait aussi être sur le grill. Madrid a été sommée d’expliquer les causes de l’explosion du déficit à 8,51% du PIB en 2011, alors que le gouvernement conservateur s’est engagé à ramener son déficit public à 4,4% du PIB en 2012 et à 3% en 2013.
Les dirigeants européens ont accordé à M. Van Rompuy un second mandat, le prolongeant dans sa fonction jusqu’en novembre 2014 et l’on en outre nommé président des sommets de la zone euro. Les dirigeants doivent également décider d’accorder à la Serbie le statut de candidat à l’adhésion.
Ils vont en revanche repousser l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen autorisant la libre circulation de leurs ressortissants en Europe, qui se heurte à un véto des seuls Pays-Bas. « Nous pensons que la Bulgarie et la Roumanie n’ont pas fait tout ce qu’il fallait. Elles ont fait des progrès, mais pas assez pour remplir les critères de Schengen tels que nous les envisageons », a dit le Premier ministre néerlandais Mark Rutte pour justifier ce « niet » à Bucarest – et surtout – à Sofia.
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