Reynders: “En 2017, je vais renforcer l’action sur Bruxelles”

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Dans notre numéro spécial “Le monde en 2017”, Didier Reynders commente les enjeux de l’année qui s’ouvre, des premiers pas de Donald Trump à l’élection présidentielle française en passant par – et oui – la Belgique. Le ministre des Affaires étrangères donne quelques coups de griffe à ses partenaires gouvernementaux et se positionne sur la sphère bruxelloise.

“En 2017, je vais renforcer l’action sur Bruxelles”. Tel est l’engagement que prend le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR), dans un entretien à paraître ce jeudi dans le numéro spécial “Le Monde en 2017” publié par Trends-Tendances, avec le concours de The Economist. “Je vais intervenir plus régulièrement sur les dossiers bruxellois qui ont un impact lourd sur le développement”, précise-t-il, en citant la mobilité, la 5G et “même si c’est politique très sensible”, le futur de l’aéroport de Bruxelles-National.

Un tel engagement a de quoi surprendre de la part d’un homme, habitué à parcourir la planète. Rappelons cependant que le fonds Beliris (des financements fédéraux pour le rôle de capitale belge et européenne de Bruxelles) figure dans ses compétences ministérielles et que cela lui a déjà valu quelques passes d’armes avec sa collègue en charge des institutions culturelles nationales, Elke Sleurs (N-VA). Et on peut supposer que cela va repartir si la secrétaire d’Etat s’obstine à écorner les musées sous sa tutelle, localisés dans la capitale.

Didier Reynders dispose avec Beliris d’un vrai levier politique bruxellois. Il devrait en avoir un deuxième en 2018 avec le maïorat d’Uccle, qu’Armand De Decker ne briguera sans doute plus. L’homme ajoute que “ce n’est pas par hasard” qu’il a sollicité un second mandat à la tête de la fédération bruxelloise du MR… Tout cela commence à former un beau puzzle. Et en regardant ce puzzle, on se dit que notre homme est certes ministre de manière ininterrompue depuis 1999 (vice-Premier depuis 2004) mais qu’il n’a jamais dirigé un exécutif. Et s’il lorgnait plus ou moins discrètement vers la présidence du gouvernement bruxellois…

Dans l’interview accordée à Trends-Tendances, Didier Reynders prend quelques distances avec la coalition fédérale, en particulier en matière de fiscalité. “Le précompte mobilier est passé de 15 à 30% sous deux gouvernements et malgré cela, on veut toucher les intérêts notionnels, la spéculation, le secteur du diamant…, confie le ministre des Affaires étrangères. Chaque fois, je dis “Attention, les évaluations reposent sur peu de choses concrètes”. On décide quand même toutes une série de taxes, parfois un peu surréalistes et, en bout de course, on constate qu’il y a un dérapage. Oui, ça m’inquiète de voir que les rendements prévus ne sont pas là.”

Il plaide pour une certaine stabilité fiscale (“l’absence de taxation des plus-values est l’un des rares éléments d’attractivité fiscale de notre pays, faut-il vraiment le détruire ?”) et invite à éviter toute forme de fétichisme quant à la date de retour à l’équilibre budgétaire. “Je préfère laisser une stabilité fiscale, laisser une capacité d’investissements, laisser un soutien à l’emploi par des réductions de charges, que casser la machine en voulant aller trop vite vers l’équilibre”, dit-il en insistant toutefois sur la nécessité de tendre vers cet équilibre en réduisant chaque année le déficit et le niveau de la dette. Sauf que, en 2016, la Belgique n’a réduit ni l’un ni l’autre.”J’avoue que constater que nous arrivons à une forme de palier, que le déficit ne diminue plus, cela m’inquiète plus que de voir l’horizon du retour à l’équilibre reculer d’un ou deux ans”, conclut Didier Reynders.

Reynders:
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Le numéro spécial de Trends-Tendances “Le monde en 2017” est en vente dès ce jeudi 22 décembre.

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