Renforcer le FESF fragilisera-t-il la notation belge ?

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La zone euro libère la 6e tranche d’aide financière à la Grèce, à hauteur de 8 milliards d’euros. D’autres points cruciaux n’ont pas encore été tranchés, parmi lesquels le renforcement du Fonds de stabilité financière. Une opération qui inquiète certains.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont quittés vendredi soir peu après 21 h, après avoir débloqué une nouvelle tranche de l’aide à la Grèce, mais encore sans décision sur d’autres aspects cruciaux d’un paquet destiné à rassurer sur la solidité de la monnaie unique. Ils doivent poursuivre aujourd’hui samedi les discussions, rejoints par leurs collègues de l’UE, avant un sommet dimanche.

Les ministres ont donné leur accord pour débloquer la sixième tranche, d’une valeur de 8 milliards d’euros, provenant du premier plan de sauvetage au pays décidé au printemps 2010 (110 milliards d’euros au total). L’enveloppe est cofinancée par les Européens, à hauteur de 5,8 milliards d’euros, et par le Fonds monétaire international, qui doit encore donner son aval.

Le FMI devrait rendre un avis positif début novembre. Selon l’AFP, sa directrice générale, la Française Christine Lagarde, fera une recommandation en ce sens, en dépit des doutes sérieux de son institution sur la viabilité du programme grec.

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s’est pour sa part félicité de la décision européenne, qui intervient “à la suite des décisions fortes, c’est le moins que l’on puisse dire, du Parlement grec”, a-t-il dit à Belga, en référence aux nouvelles mesures d’austérité décidées à Athènes (notamment la mise en chômage technique de 30.000 fonctionnaires).

Les points les plus difficiles des débats n’ont toutefois pas été tranchés vendredi soir. Le second plan d’aide à la Grèce – et notamment l’ampleur de la participation du secteur privé – continue de diviser les Européens.

Renforcer le FESF fragilisera-t-il la Belgique… et sa notation ?

Les Européens devront surtout trancher dans les prochains jours la question très sensible du renforcement de la Facilité européenne de stabilité financière (FESF), et plus particulièrement de l’implication de la Banque centrale européenne dans le montage. L’institution de Francfort est réticente à poursuivre indéfiniment ses achats de dette souveraine, auxquels elle s’est résignée l’an dernier alors que la défiance des marchés envers les pays du sud de l’Europe poussait les taux à des niveaux insoutenables.

Selon Didier Reynders, cependant, la BCE “n’est pas opposée à l’idée de continuer d’accompagner, voire de renforcer” cette politique, à condition que les Etats fassent également des efforts importants. Ils devront élever leur propre contribution à la FESF mais aussi initier le renforcement de l’intégration économique en Europe.

Cette exposition plus forte des Etats mettra leurs finances publiques davantage sous pression, avec des risques de dégradation des notes financières. La France craint par exemple de perdre son triple A.

Interrogé sur les risques pour la Belgique, le ministre Reynders – qui a fait la navette vendredi soir entre l’Eurogroupe et les négociation budgétaires belges – insiste surtout sur l’importance de respecter les engagements de retour à l’équilibre : “Il faut que toutes les entités fédérées en Belgique fassent l’effort également”, a-t-il ajouté, reprenant le leitmotiv martelé par les libéraux à la table du formateur.

Trends.be, avec Belga

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