Pauvreté « extrêmement préoccupante » en France selon le Secours populaire

La pauvreté s’étend en France, ce qui est « extrêmement préoccupant », a déclaré mercredi à l’AFP à Deauville, la secrétaire générale du Secours populaire français, une association d’aide aux plus démunis.

« Il y a une aggravation de la situation, un développement de la pauvreté sous des formes que nous n’avions pas connues. La situation aurait plutôt tendance à s’étendre, ce qui nous paraît extrêmement préoccupant », a affirmé Henriette Steinberg dans un entretien à l’AFP en marge de la Journée des oubliés des vacances (JOV) organisée mercredi à Deauville par l’association, au profit de 5.000 enfants de la région parisienne. Les JOV fêtent leurs 40 ans en 2019.

L’aggravation de la pauvreté concerne en particulier « les personnes âgées », a-t-elle précisé. « Il y a les effets de la diminution du montant des retraites » désormais « calculées sur les 25 meilleures années et non plus sur les 10. Et des grands-parents qui se sont portés caution pour des emprunts de leurs enfants et qui doivent payer ce que les enfants ne peuvent payer ».

La pauvreté peut aussi « concerner des petits patrons dont l’entreprise a été liquidée, dont les comptes sont bloqués et qui nous disent +je voudrais que mes enfants aient à manger mais je n’ai plus ni chéquier ni carte bleue+ », a précisé la numéro un du Secours populaire.

Les jeunes sont également très touchés. En région parisienne, « nous avons eu 10.000 visites de jeunes de plus en 2018 par rapport à 2017 », a détaillé Jean-Louis Durand-Drouhin, responsable du SPF pour cette région, lors d’une conférence de presse à Deauville, jugeant la « situation (…) très grave ». « 33% des enfants en France ne partent pas en vacances. C’est un chiffre considérable », a renchéri Didier Bariani, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France.

Le Secours populaire organise 50 « journées des oubliés » qui permettent à 50.000 enfants de partir encadrés par environ 15.000 bénévoles. Mais « nous ne pouvons pas le faire pour les centaines de milliers d’enfants qui ne peuvent pas partir », a ajouté Mme Steinberg.

Cette dernière a également regretté « une diminution des services » d’aide: « L’idée de la puissance publique que les associations vont compenser est absolument impossible. Le Secours populaire n’est pas un service public », a-t-elle souligné.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content