Trends Tendances

‘Nous avons une prise bien plus grande que ce que nous osons croire sur la société’

La plupart des grands événements survenus en 2015 sont empreints de noirceur et de déconfiture. De mauvais augure pour 2016 ? Tout dépend des lunettes que vous chaussez pour analyser la situation.

Les syndicats des chemins de fer annoncent cinq jours de grève en janvier, l’amnistie fiscale est reportée, les restaurateurs tremblent devant la boîte noire qui plane au-dessus de leur comptoir, on n’échappera pas à la TVA sur la chirurgie esthétique… Vous en avez assez du micmac de l’actu belge ? Alors le Trends-Tendances de cette semaine est faite pour vous. Une fenêtre grande ouverte sur le monde, à consommer au coin du feu — ou en sirotant un bon thé glacé, par les températures qui courent — avec quelques heures devant vous.

Pour autant, l’actualité internationale n’est pas ce qu’il y a de plus exaltant. La plupart des grands événements survenus en 2015 sont empreints de noirceur et de déconfiture. De mauvais augure pour 2016 ? Tout dépend des lunettes que vous chaussez pour analyser la situation.

C’est vrai, sur les plans économique et social, ce que l’on voit n’est guère réjouissant. La croissance mondiale est faible et semble vouée à le rester. En Europe, le clivage semble de plus en plus profond entre, d’une part, ceux qui travaillent — souvent beaucoup, peut-être même trop si l’on observe les taux de maladie de longue durée qui explosent — et ceux qui rament pour trouver un emploi, en particulier les jeunes. L’industrie est déclinante, or elle est le socle indispensable à une économie de services — banquiers, consultants, avocats, réviseurs… — florissante. Sans parler des conflits qui grondent au Moyen-Orient et de la terreur semée un peu partout par Daech et consorts : même ceux qui avaient décidé de mettre des oeillères ne peuvent aujourd’hui plus se montrer aveugles à la violence.

Si tous les signaux actuels témoignent de la fin d’une époque, il en est une nouvelle à construire

Alors quoi, on pleure, on ferme les yeux ? Non : on regarde plus loin et on se met, avec enthousiasme, en quête de nouvelles perspectives. Car si tous les signaux actuels témoignent de la fin d’une époque, il en est une nouvelle à construire. Et pour cela, nous avons besoin d’une génération de croyants, de believers, si pas dans le pouvoir politique, au moins en eux-mêmes. Nous tous, consommateurs, travailleurs, avons une prise bien plus grande que ce que nous osons croire sur la société dans laquelle nous vivons. Chaque acte d’achat (ou de non-achat !) est en effet une manière de voter, de faire pression sur les acteurs économiques qui font partie de cette ère révolue et d’en faire émerger de nouveaux. Saisissons donc ce pouvoir considérable qui est le nôtre plutôt que de nous lamenter sur celui que d’autres n’exercent pas, ou mal : changeons nos habitudes, créons nos propres emplois, oeuvrons pour une société plus juste, donnons un peu de notre temps pour former ceux qui en ont besoin, utilisons la technologie pour vivre mieux et créer de la valeur, économique et sociale. Il y a urgence, mais les lignes ne bougeront que si collectivement nous ressentons une urgence positive. Un sentiment à l’opposé de celui que crée, malheureusement avec un succès grandissant, l’extrême droite. Mais un sentiment que l’on a senti vibrer lors de la COP 21 et qui doit nous redonner espoir dans la capacité des hommes à prendre leur destin commun en main. Nous pouvons tous le créer à notre échelle, ce sentiment. Dans nos familles, dans nos entreprises, dans nos cercles d’amis. Et c’est sans doute la meilleure façon de rendre 2016 moins noir qu’il n’en a l’air.

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