My God, le foot anglais est devenu fou…

Enzo Fernandez, le milieu argentin acheté par Chelsea pour 121 millions d'euros. © AFP
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Chelsea vient de dépenser 600 millions d’euros en deux mercatos et la Premier League davantage que tous les autres championnats réunis. Quelque chose ne tourne plus rond.

Prenez Todd Boehly, un homme d’affaires richissime venu des Etats-Unis, habitué à la folie du cinéma de Hollywood avec les Golden Globes et du baseball US avec les LA Dodgers, qui vient de racheter le Chelsea FC. C’est la conséquence de la chute de la maison Abromovitch en raison de la guerre en Ukraine. Ajoutez-y une Coupe du monde sulfureuse au Qatar, la régulation déficiante du marché des transferts et les difficultés sportives de l’équipe londonienne depuis la rentrée. Vous obtiendrez deux mercatos complètement fous de la part de l’équipe de Londres, dixième du championnat anglais, éliminée des deux coupes nationales, mais de loin en tête des dépenses pour l’achat de joueurs.

Les chiffres sont hallucinants et donnent le tournis. Chelsea a dépensé, cet été et cet hiver, pour plus de 600 millions d’euros afin d’acquérir une vingtaine de joueurs, venus du monde entier. Le 31 janvier, à la fin du marché hivernal, ses dirigants américains ont fait le forcing pour obtenir le transfert le plus cher de l’histoire du football anglais avec la venue d’Enzo Fernandez, le jeune milieu de terrain argentin, désigné meilleur jeune au Qatar. Montant: quelque 121 millions d’euros. Au passage, Todd Boehly & Co ont forcé la main des dirigeants du Benfica Lisbonne, tout en se fâchant avec par ailleurs ceux du Paris Saint-Germain pour le transfert avorté du Marocain Hakim Zyiech.

Les supporters de Chelsea, eux, sont aux anges en rêvant d’une équipe redevenue compétitive à coups de centaines de millions.

Ensemble, tous les clubs anglais ont dépensé cet hiver pour 828 millions d’euros, davantage que les quatre autres grands championnants réunis: 127 millions pour la Ligue 1 française, 67 millions pour la Bundesliga allemande, 32 millions pour une Liga espagnole surendettée et 31 millions pour une Serie A italienne à la traîne depuis des années.

“Les joueurs, des marchandises”

Le nerf de la guerre? Ce sont les droits télévisés, colossaux en Angleterre, mais aussi des propriétaires de clubs qui ne se posent plus de limites. Certains grands clubs européens, Real Madrid et Juventus Turin en tête, avaient rêvé de mettre sur pied une Super League européenne, mais l’nitiative a avorté (jusqu’ici) en raison des réticences des Fédérations et, surtout, de la fronde des supporters. qu’importe: bien des analystes estiment que la Super League… vient de voir le jour en Angleterre.

Le rêve des dirgeants de Chelsea est d’ailleurs de créer un réseau de clubs de part l’Europe, pour gérer son énorme réservoir de joueurs. Ce n’est pas neuf, mais cela pourrait prendre des proportions inédites.

Le football est devenu fou, avec, d’un autre côté, des clubs de “petits championnants” qui tentent de sauver ce qui peut l’être. Il suffit de voir chez nous, Anderlecht et son mercato hivernal désastreux. Dont les coulisses valent plus qu’un long discours: un attaquant convoité a notamment filé à Genk parce que son agent, pourtant impliqué dans le Footballgate, en a décidé ainsi.

Pendant ce temps, le magazine So Foot de ce mois de février publie une interview du joueur Alexandre Lacazette, qui a joué à Arsenal, disant tout le mal que ce milieu lui inspîre: “Pour les clubs, les joueurs sont des marchandises.” On ne saurait mieux dire.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content