Michel: “L’achèvement de l’unification européenne et de la zone euro est une absolue nécessité”

Charles Michel © Belga

Le Premier ministre Charles Michel a plaidé lundi pour le parachèvement de l’unification européenne et de la zone euro comme réponse à un euro-scepticisme croissant qui risque de compromettre l’idéal européen, tout en demandant au nouveau gouvernement grec de préciser davantage son programme économique.

“La gouvernance de la zone euro s’est améliorée” après la crise financière, a souligné le chef du gouvernement fédéral lors des “journées diplomatiques” qui rassemblent annuellement les chefs des postes diplomatiques belges au Palais d’Egmont à Bruxelles. Mais cette gouvernance n’est pas encore “assez efficace” ni “légitime”, a ajouté M. Michel dans sa première intervention devant les diplomates en tant que Premier ministre, en soulignant que cette gouvernance “inachevée” suscite l’inquiétude et “nourrit l’euro-scepticisme”.

“L’achèvement de l’unification européenne et de la zone euro est une absolue nécessité”, a-t-il dit, alors que selon lui “plusieurs Europe (coexistants) côte à côte” devient une perspective de plus en plus réaliste. Le risque de démantèlement de l’Union européenne “reste réel” en raison du succès rencontré par des forces populistes et nationalistes”, a-t-il souligné.

M. Michel a dès lors plaidé pour un renforcement des institutions européennes “avec plusieurs niveaux d’intégration” – dont la zone euro, qui regroupe désormais 19 membres sur les 28 que compte l’Union européenne. Mais il a aussi évoqué la participation au marché intérieur et à l’Union économique et monétaire (UEM).

Le Premier ministre a admis qu’il s’agissait d’un débat “très délicat” au regard des élections qui viennent de se dérouler en Grèce, portant au pouvoir Alexis Tsipras, issu du parti anti-austérité Syriza (gauche radicale), et celles qui sont prévues en Grande-Bretagne en mai prochain et en Espagne en 2015.

“Les Grecs doivent jouer cartes sur table”

A propos de la Grèce, M. Michel a invité le gouvernement de M. Tsipras – qui fera mercredi un bref passage par Bruxelles – à “préciser son programme”. “Les Grecs doivent jouer cartes sur table”, a-t-il lancé à l’approche du sommet européen informel du 12 février lors duquel il devrait rencontrer son nouvel homologue grec, au moment où Athènes entend revoir de fond en comble ses rapports avec ses créanciers internationaux.

Dans le même but de renforcer l’intégration européenne, le Premier ministre a souhaité la réduction des obstacles à l’entrée sur le marché du travail, alors que 11% de la population active était au chômage en 2014 dans la zone euro (pour 8,5% en Belgique, selon lui).

“Les économies de la zone euro peuvent devenir plus équitables et plus compétitives si les obstacles à l’entrée sur le marché du travail sont levés. Ces obstacles protègent les personnes qui ont un emploi. Mais elles réduisent les opportunités pour les chômeurs et les jeunes. C’est également à l’Europe de faire des propositions équitables. Il faut réduire les barrières à l’accès aux marchés de biens et de services. Celles-ci maintiennent des prix artificiellement élevés au profit de quelques-uns. Elles entravent l’esprit d’entreprise”, a lancé l’ancien président des libéraux.

Il a défendu devant les diplomates le programme de son gouvernement de centre-droit. “Nous allons tout faire pour réaliser d’importantes réformes structurelles” de renforcer la compétitivité de la Belgique et son attractivité pour les investisseurs étrangers”, a-t-il dit en confirmant sa volonté d’appliquer un saut d’index, une mesure contenue dans l’accord de gouvernement mais contestée par les syndicats.

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