L’Observatoire de l’endettement redoute une vague de médiations d’ici la fin de l’année

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Malgré un budget des ménages impacté par les crises successives, le secteur de la médiation de dettes (amiable et judicaire) n’a pas connu d’afflux de nouvelles demandes en 2022, relève mercredi l’Observatoire du crédit et de l’endettement. Les professionnels sondés par l’organisation redoutent cependant une arrivée massive de demandes au printemps voire à la fin de l’année 2023.

La crise énergétique tend à bouleverser l’organisation des services d’aide sociale et alimentaire, qui ont connu une forte augmentation des demandes depuis la crise sanitaire, ainsi que certains dossiers en médiation de dette. De nouveaux profils s’orientent en effet vers ces aides, et notamment la classe moyenne inférieure dotée de meilleurs revenus.

Les autres ménages ne sollicitent pas (encore) d’aide, car ils disposent d’une épargne, bénéficient encore d’un contrat fixe d’électricité ou n’ont pas encore reçu leur facture de régularisation, selon’ l’Observatoire du crédit et de l’endettement. Le manque d’informations sur les services de médiation de dettes, la mésinformation ou la fracture numérique, d’une part, et la perte de confiance dans les institutions, d’autre part, expliquent aussi le phénomène.

Cependant, les professionnels du secteur sont inquiets pour l’avenir. “Un afflux de demandes est redouté, mais on en ignore l’ampleur et la temporalité”, dit l’Observatoire. “Certains prévoient cette arrivée massive pour mars/juin 2023, quand l’ensemble des factures de régularisation d’énergie seront réceptionnées. D’autres la prévoient plutôt fin 2023 ou début 2024 quand les différents ‘filets de sécurité’ auront lâché et que les étapes de recouvrement seront bien avancées. Le manque de personnel et la hausse des coûts (salariaux, énergétiques, subsides non indexés) dans les structures d’aide rendent cet avenir encore plus angoissant.”

L’Observatoire préconise de “mieux faire connaître les missions des services de médiation de dettes auprès du grand public” pour permettre aux personnes en difficulté de pousser la porte de ces services avant que leur endettement ne soit trop problématique.

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