Le Japon s’enlise dans les déficits

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Le Japon a enregistré un déficit commercial record en 2012, son premier solde négatif annuel vis-à-vis de l’Union Européenne et le pire jamais atteint avec la Chine, une situation grave qui conforte l’action du Premier ministre Shinzo Abe mais risque aussi de lui donner du fil à retordre.

A cause d’une piètre conjoncture économique internationale, d’un yen enflammé et de frictions diplomatiques avec l’Empire du Milieu, le Japon, habitué à afficher des excédents presque insolents, s’est enlisé pour la deuxième année de suite dans le rouge. Mais cette fois son déficit commercial a presque triplé à 6.927,3 milliards de yens (58 milliards d’euros) par rapport à celui, déjà exceptionnel, de la catastrophique année 2011, ruinée par le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire du 11 mars.

Ce fait inédit est dû à la chute des exportations (malmenées par la crise d’endettement en Europe, la cherté de la monnaie japonaise et la décélération de l’activité mondiale), et à une facture énergétique gonflée par les importations de carburants pour centrales thermiques compensant l’arrêt quasi total des 50 réacteurs nucléaires de l’archipel. Au cours de l’année dernière, les importations ont progressé de 3,8% en valeur (+2,1% en volume) à 70.672 milliards de yens (603 milliards d’euros), dopées par les achats de gaz et pétrole ainsi que par les arrivages de téléphones portables assemblés à l’étranger, par souci de coûts. Les exportations annuelles, elles, ont diminué de 2,7% en valeur (-4,5% en volume) à 63.744,6 milliards de yens (545 milliards de yens), malgré un rebond des ventes de véhicules, à cause de moindres expéditions vers l’Europe et vers la Chine.

2012 aura aussi été marquée pour le Japon par son premier déficit commercial annuel avec l’Union Européenne (UE), certes peu important (1,25 milliard d’euros) mais symptomatique. En cause principalement, une chute des exportations d’automobiles et pièces connexes ainsi que de composants électroniques et équipements scientifiques, alors que parallèlement, l’archipel a importé de pays du Vieux continent plus de médicaments, de voitures et acheté des avions.

Avec la Chine, le Japon a enregistré son plus important déficit historique, avec un solde négatif qui a plus que doublé à 3.521,3 milliards (30 milliards d’euros) à cause du ralentissement économique et de frictions diplomatiques au sujet d’îles de mer de Chine orientale partiellement nationalisées par le Japon mais revendiquées par Pékin.

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