L’austérité, un poison pour la Grèce?

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Un rapport des créanciers publics d’Athènes estime que les besoins de refinancement du pays risquent de monter à 440 milliards d’euros dans le scénario le plus noir, contre 109 milliards annoncés début juillet.

La rigueur plus un poison qu’une solution? La troïka semble en tout cas commencer à douter de l’efficacité des réformes d’austérité entreprises par la Grèce. Un rapport confidentiel des créanciers publics d’Athènes postule que la situation du pays est encore pire aujourd’hui qu’avant le début des mesures. “La Grèce doit se préparer à une récession plus longue et plus sévère que celle annoncée au début de traitement”, rapporte le Figaro, citant le rapport.

Selon ce document, les besoins d’Athènes pourraient s’élever pour les prochaines années à 252 milliards d’euros, contre 109 milliards avant l’été. La troïka évoque même un scénario du pire, où ces besoins grimperaient à 440 milliards. L’échéance après laquelle la Grèce est censée pouvoir se refinancer sur les marchés risque elle d’être repoussée de 2021, date prévue initialement, à 2027. Selon le document, si la situation reste inchangée, la dette Grecque atteindra un pic de 186% du PIB en 2013, avant de retomber à 152% en 2020 et 130% à d’ici à 2030.

Pour une décote à 50% de la dette privée

“Le plan d’aide arrêté en juillet (assorti de plusieurs mesures d’austérités) réduit le rythme d’endettement mais l’effet en est plus que balancé sur le plan macroéconomique et politique” s’inquiète la troïka. En vertu de sa faible situation, Athènes risque de ne pas réussir à mettre en place toutes ces réformes en même temps, selon le document.

“La Grèce ne réussira pas à mener de front la dévaluation interne (par la baisse des salaires, la résorption de son déficit budgétaire et l’achèvement de son programme de privatisation” assure les créanciers. La privatisation perd d’ailleurs en rentabilité de jour en jour. La récession et l’effondrement des marchés faisant baisser la valeur des actifs grecs, le produit maximum que pourrait rapporter la cession d’entreprises par l’Etat est passé de 66 à 46 milliards d’euros depuis le début de l’austérité.

La troïka exhorte ainsi pouvoirs publics et secteur privé à mettre la main à la patte au plus vite. Elle assure que les créanciers privés doivent décider d’une décote de 50% de la dette du pays, afin que celle-ci n’atteigne que 120% du PIB d’ici à 2020. De plus, “la Grèce a besoin d’une aide publique importante, de long terme et suffisamment généreuse” insiste le document. Il estime le besoin de participation des partenaires publics à 114 milliards d’euros, si les créanciers privés jouent le jeu de la décote à 50%.

Trends.be avec L’Expansion.com

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