La solution de Piketty pour régler la dette grecque

Thomas Piketty © BELGAIMAGE

À Berlin pour recevoir un prix, l’économiste français Thomas Piketty a profité de ce voyage en terre allemande pour évoquer la problématique des dettes publiques, et notamment celle de la Grèce, mercredi lors d’un débat avec Olaf Scholz, un des poids lourds du parti social-démocrate.

Une fois n’est pas coutume, l’économiste Thomas Piketty n’a pas abordé le thème des inégalités, lors d’un débat organisé en Allemagne dans le cadre de la remise du Prix du livre politique qui lui était décerné mercredi par la fondation Friedrich Ebert, mais bien celui des dettes publiques.

Comme le relate Le Monde sur son site internet, l’auteur du Capital au XXIe siècle a rappelé que deux pays européens avaient, par le passé, essuyé une dette publique supérieure à celle de la Grèce actuellement: la Grande-Bretagne au XIXe siècle, après les guerres napoléoniennes, et l’Allemagne après 1945. Dans le premier cas, le pouvoir britannique a mis près d’un siècle à rembourser sa dette, qui équivalait à environ 200% du PIB, en réalisant des excédents budgétaires de 3 % à 4 % par an. Dans le second, l’Allemagne a vu ses dettes en grande partie effacées en 1953… Ce qui lui a permis de redevenir rapidement une grande puissance économique.

C’est cette deuxième solution que Thomas Piketty privilégie dans le cas de la Grèce. “Les jeunes Grecs doivent-ils être davantage tenus responsables des erreurs commises dans le passé que les Allemands en 1953 ? Pourquoi leur refuser ce que l’on a accepté de la part des Allemands ?” Il serait bien plus efficace de permettre à la Grèce d’investir dans son avenir, a-t-il encore dit, comme le relate Le Monde.

Pour Piketty, ce serait à un Parlement de la zone euro, “où chaque pays serait représenté en fonction de sa population, ce qui implique que l’Allemagne accepterait d’être mise en minorité”, de décider du rythme de réduction des déficits publics.

Une vision qui n’a pas convaincu son interlocuteur du soir, Olaf Scholz, maire de Hambourg et pilier du SPD, qui ne croit pas à une nouvelle réforme des traités, même s’il a reconnu que davantage de décisions devraient être prises au niveau européen. Pour lui, effacer la dette grecque serait injuste et inutile. La Grèce devrait plutôt “trouver sa place sur les marchés mondiaux” et entreprendre des réformes en profondeur.

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