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La montée des inégalités freine la reprise économique aux Etats-Unis

Janet Yellen n’est hélas pas connue du grand public… Malgré ses airs de Mamie Nova, c’est pourtant la femme la plus puissante au monde avec Angela Merkel. Janet Yellen est en effet la présidente de la banque centrale américaine. En clair, c’est elle qui décide de la politique monétaire des Etats-Unis et donc qui fixe directement et indirectement le niveau des taux d’intérêt d’une bonne partie de notre planète.

Cette dame, bardée de diplômes des meilleures universités américaines, vient de choquer le camp républicain aux Etats-Unis. Elle est même devenue leur cible préférée ces derniers jours… Mais qu’a-t-elle fait pour ça ? Je vous rassure, elle n’a pas critiqué l’opposition républicaine, elle n’est même pas fait de commentaire désobligeant, non, elle a simplement dit que les inégalités n’ont jamais été aussi fortes depuis le 19ème siècle aux Etats-Unis. Mais cela tout le monde le sait aujourd’hui.

En revanche, prise par son élan, Janet Yellen s’est demandé publiquement, si ce creusement des inégalités était bien conforme aux valeurs fondatrices de l’Amérique ! Et là, sacrilège, les Républicains qui représentent l’aile très droitière du parlement US sont sortis de leurs gonds, en disant que la brave Janet Yellen était sortie de sa neutralité !

Si la reprise de l’économie américaine est aussi faible, c’est parce que les salaires n’ont pas suivi la hausse de la Bourse.

Pourtant, cette sexagénaire a raison ! Toutes les études économiques le montrent, si la reprise aux Etats-Unis est bien là, c’est vrai, il faut aussi avouer que c’est la reprise la plus molle de toute l’histoire des Etats-Unis, surtout après tous les milliards de dollars injectés dans l’économie pour l’aider à se redresser.

Et si la reprise est aussi molle, c’est parce que les salaires n’ont pas suivi la hausse de la bourse américaine. Autrement dit, si les taux d’intérêt sont artificiellement très bas aux Etats-Unis, ils ont surtout profité aux 1% des ménages les plus riches. Ce sont eux qui ont profité de la hausse de la bourse induite par ses taux bas. Les autres, c’est-à-dire la majeure partie de la population, sont restés au balcon de l’endettement !

En réalité, le PIB des Etats-Unis est composé à 70% par la consommation des Américains, mais quand la majorité d’entre eux sont encore en train de se désendetter et que les salaires sont en berne, c’est simple : ils consomment moins que prévu et comme ils ne peuvent plus ou ne veulent plus s’endetter pour compenser la faiblesse de leurs salaires, c’est l’ensemble des Etats-Unis qui patinent. Voilà comment la montée des inégalités freine la reprise des Etats-Unis. C’est plus qu’un constat, c’est un échec au pays de l’American Dream.

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