La fin du rêve Legoland

L'ancien site de Caterpillar, à Gosselies. © Wallonie Entreprendre
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Les efforts de la Région wallonne pour trouver l’oiseau rare susceptible d’exploiter le site de Caterpillar à Charleroi sont tombés à l’eau. Merlin Entertainment renonce à y installer un parc de loisirs.

Lourd revers pour la Région wallonne et ses organes de développement économiques (Awex, Wallonie Entreprendre, etc.). Le site de Caterpillar de Charleroi, fermé en 2016, ne deviendra pas un parc Legoland en 2027. Il s’agit du deuxième échec d’une stratégie centrée sur la recherche d’un grand projet unique pour ce lieu.

Un projet de construction de voitures électriques avait été annoncé par Thunder Power fin 2018 mais la start-up chinoise n’avait jamais concrétisé ses engagements. L’exécutif wallon s’était laissé berner d’une manière surprenante: Thunder Power n’a d’ailleurs jusqu’ici jamais commercialisé aucune voiture… Le projet Legoland était, lui, plus nettement sérieux. Numéro deux mondial du secteur, Merlin Entertainement, qui gère un portefeuille de parcs à thèmes (Legoland, Sea Life, etc.), avait marqué son intérêt pour le site de Caterpillar, voisin de l’aéroport de Charleroi. Un millier d’emplois devaient être créés.

Le changement de CEO du groupe britannique explique l’abandon du projet. Nick Varney, en poste lors des discussions avec la Région wallonne, propriétaire du site de Caterpillar, est parti à la retraite fin 2022, après plus de 20 ans à la tête du groupe. Scott M. O’Neil, un professionnel de l’événementiel sportif (HB Sports & Entertainment) qui lui a succédé, a décidé de consolider les activités existantes plutôt que de créer de nouveaux parcs.

Cela ne leur coûtait pas grand-chose d’abandonner le projet carolo. L’accord signé en août dernier avec la Région wallonne et la Sogepa (Wallonie Entreprendre aujourd’hui), était en effet non contraignant. Ce projet représentant un investissement de 370 à 400 millions d’euros pouvait être annulé d’un trait de plume, tuant dans l’œuf “le deuxième plus gros investissement de ces 10 dernières années en Région wallonne, après Google à Mons”, dixit le communiqué publié en août. La décision finale aurait dû être prise fin 2022.

Vers le morcellement du site?

Peut-être que la chasse éperdue au grand projet, poussée par les politiques tant PS que MR, afin de “venger” la fermeture de Caterpillar, était illusoire. Aucune des usines automobiles fermées ces 25 dernières années (Renault à Vilvorde, Ford à Genk, GM à Anvers) n’ont été reprises par des acteurs uniques. Toutes ont été morcelées au fil des ans. Le futur du site Caterpillar réside peut-être dans une affectation à des entreprises multiples, voire en extension du BioPark voisin. Ou, au minimum, en zone logistique tirant parti des autoroutes voisines.

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