France: la menace terroriste a freiné la croissance

archives © REUTERS

Le dernier trimestre de 2015 a vu un ralentissement de la croissance de l’économie en France, en lien avec les attentats et menaces terroristes qui ont freiné les touristes potentiels et découragé les dépenses des ménages.

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) s’est établie au quatrième trimestre à 0,2%, a annoncé vendredi l’institut national français de la statistique et des études économiques (Insee). Ce chiffre, inférieur à celui du trimestre précédent (0,3%), correspond aux attentes des analystes. Sur l’ensemble de l’année 2015, le PIB français a enregistré une hausse de 1,1%, ce qui correspond à la meilleure prestation économique du pays des quatre dernières années.

En 2014, le PIB avait augmenté de 0,2%. La croissance française de 2015 reste cependant inférieure à celle de la zone euro dans son ensemble, qui devrait atteindre 1,5%. En 2016, le gouvernement français vise une augmentation du PIB de 1,5%. “2015 a été l’année de la reprise”, a commenté vendredi le ministre des Finances Michel Sapin, se réjouissant que les Français n’aient “pas baissé les bras” malgré les attentats djihadistes de janvier et de novembre, qui ont eu un impact en particulier sur les secteurs de l’hôtellerie et la restauration.

3,59 millions de chômeurs

Sur le front de l’emploi, le gouvernement n’est toujours pas parvenu à enrayer la hausse du nombre de chômeurs. En décembre 2015, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,4%, concluant l’année sur un record de 3,59 millions de chômeurs en France métropolitaine. “La reprise doit s’amplifier en 2016 et nous permettre d’avoir plus d’emplois. C’est notre priorité”, a indiqué le ministre des Finances. Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages, qui contribuent traditionnellement à la solidité de l’activité, ont augmenté de 1,4% en 2015.

Les investissements des entreprises, moteur attendu d’une reprise économique durable, ont pour leur part progressé de 2% par rapport à 2014. Les exportations ont quant à elles bondi de 5,9%, alors que les importations ont augmenté de 6,1%. De fait, “le solde extérieur contribue encore négativement à la croissance en 2015 (-0,2 point) mais moins qu’en 2014 (-0,5 point)”, selon l’Insee.

Selon Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, “les effets de diffusion du (prix bas) du pétrole sont lents”, ce qui expliquerait en partie la mollesse de la croissance en 2015. Jusqu’à présent, les entreprises ont surtout tiré profit de ce bas coût pour redresser leurs marges, a-t-il observé. Mais à plus long terme, elles pourraient choisir d’investir ou de baisser leurs prix.

.

Partner Content