Deliveroo: Peeters demande une enquête à l’Inspection sociale

"Nous contrôlons les secteurs, produits et entreprises où nous nous attendons au plus d'infractions. (...)", explique Kris Peeters, ministre (CD&V) en charge de la Défense des consommateurs. © BELGAIMAGE

Le ministre de l’Emploi, Kris Peeters, a demandé à l’Inspection sociale d’ouvrir une enquête sur les pratiques de la société Deliveroo, a-t-il annoncé jeudi à la Chambre en réponse à une question de Meryame Kitir (sp.a).

Deliveroo a renoncé mercredi à recourir aux coursiers embauchés sous contrat de travail par la coopérative SMart. Dans le cadre de ce nouveau modèle, les coursiers se verront proposer un nouveau contrat en tant que travailleurs indépendants et recevront une rémunération pour chaque livraison effectuée: 7,25 euros pour les travailleurs indépendants et 5 euros pour les étudiants indépendants.

Les syndicats mais aussi le ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin, ont dénoncé cette décision qui, selon eux, détériorera un peu la situation des coursiers.

La société a déjà fait l’objet dans le passé d’un procès-verbal de l’Inspection sociale, a indiqué le ministre.

Gosuin: Deliveroo risque d’entraîner 1000 coursiers dans un recul social

La décision de Deliveroo de mettre fin au régime de travail actuel d’un millier de ses livreurs en dénonçant la convention initiée en 2016 pour encadrer ce travail “marque un net retour en arrière qui ne peut qu’inquiéter les défenseurs de l’économie collaborative et du libéralisme social”, a dénoncé jeudi le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (DéFI).

L’entreprise a annoncé sa décision de mettre fin à la convention initiée en 2016 avec SMart pour encadrer le travail des coursiers.

Pour Didier Gosuin, le Ministre, “Deliveroo marque un net retour en arrière qui ne peut qu’inquiéter les défenseurs de l’économie collaborative et du libéralisme social. Des progrès avaient été obtenus avec cette convention de 2016: paiement à l’heure avec respect des minima légaux, garantie de rémunération de 3 heures minimum par jour presté, prise en compte de différents frais et création de bonus. Ce n’était pas la lune, mais c’était un progrès. Revenir au paiement de travailleurs livraison par livraison, c’est la voie de la précarisation de l’emploi”, a-t-il déploré.

Selon le ministre bruxellois de l’Emploi et de l’Economie, cette annonce de Deliveroo intervient alors que les acteurs (SMart et syndicats) étaient sur le point d’aboutir à une Convention Collective de Travail (CCT) d’entreprise pour ce métier.

“Au lieu de se donner les chances d’aboutir à une première mondiale, c’est-à-dire la création d’une forme de Pacte social moderne dans le métier des plateformes numériques, on retourne en arrière. Ce n’est pas comme cela qu’on crée du développement économique innovant et durable”, a ajouté Didier Gosuin, précisant qu’il prendrait contact avec Deliveroo pour écouter l’entreprise et tenter de comprendre leurs arguments.

M. Gosuin a enfin rappelé qu’il avait averti, depuis plus de trois ans, des risques liés à “l’ubérisation de l’économie. Je suis un ardent promoteur de l’économie numérique et de l’économie collaborative. Mais il faut un cadre social et fiscal réglementé pour assurer la dignité du travail de chacun et la juste contribution à notre modèle social”, a-t-il insisté.

Partner Content