Crise énergétique: la Belgique estime qu’un plafonnement ne doit pas concerner que le gaz russe

La Belgique ne sera pas satisfaite de la seule introduction d’un plafonnement du prix du gaz russe, a indiqué jeudi la ministre Tinne Van der Straeten (Groen), à la veille d’une réunion extraordinaire de tous les ministres européens de l’Énergie. “Il faut une intervention forte sur les marchés”, indique-t-elle.

“Il faut une intervention forte sur les marchés”, indique-t-elle. La position belge sera donc qu’il faut aller plus loin, vers un plafonnement général du prix du gaz importé en Europe (peu importe son origine et sa forme).

La Commission européenne a récemment fait connaitre ses pistes de propositions, qui n’ont pas encore une forme officielle (il s’agit d’un “non-paper”). Un plafonnement du prix du gaz importé de Russie par gazoduc en fait partie. C’est une manière de toucher Moscou au portefeuille, mais Tinne Van der Straeten n’y voit pas de “valeur ajoutée” pour ce qui est de la tentative d’infléchir le montant des factures énergétiques des citoyens et entreprises.

Un “plafond général” du prix du gaz est “la solution pour calmer les marchés”, assure-t-elle jeudi. La ministre plaide pour un prix maximum “dynamique”, calculé en fonction des prix du GNL sur les marchés hors-Europe, notamment en Asie. Pour parer aux risques de fuites de méthaniers vers des marchés plus rémunérateurs, elle propose des accords préalables avec un certain nombre de fournisseurs “d’urgence” qui s’engageraient à vendre à l’Europe au prix plafond ou en-dessous, avec éventuellement une compensation payée par l’UE en cas de différence avec les prix mondiaux.

La ministre écologiste admet qu’introduire un tel système ne sera pas une sinécure. “C’est complexe et cela comprend des risques, mais nous vivons des temps inédits. Pour moi, ce n’est plus une question technique. Les techniciens doivent réaliser la solution voulue par le politique”.

La Belgique plaide déjà depuis de nombreux mois pour un plafonnement des prix du gaz, sans succès jusqu’ici. La Commission ne semble cependant pas exclure une telle piste. Reste à voir quelle sera la réaction de l’Allemagne et des Pays-Bas, qui y étaient précédemment opposés.

La réunion de vendredi, qui sera présidée dès 10h00 à Bruxelles par le ministre tchèque Jozef Síkela, devrait permettre de trouver “le dénominateur commun” entre les 27 au sujet des solutions urgentes à apporter aux prix de l’énergie, a préfacé jeudi une source officielle. “Nous aurons ensuite une vue claire de ce que le Conseil attend précisément de la Commission”, ajoute cette source. Ce qui permettra ensuite à la Commission de formaliser ses propositions.

On sait déjà que les réactions ne sont pas unanimes concernant l’introduction d’un plafonnement du gaz, uniquement russe ou général.

La ministre Van der Straeten continue paralèllement de plaider pour des achats communs européens de gaz, pour faire baisser les prix à moyen et long terme.

La Commission propose aussi un plafond sur les revenus des producteurs d’électricité ne se basant pas sur le gaz, qui engrangent actuellement des profits importants. Cette mesure permettrait de récupérer de l’argent à utiliser pour soutenir les entreprises et ménages, mais n’aura pas directement d’impact sur les prix, explique la ministre, qui estime qu’elle devrait alors s’accompagner d’une réelle réforme du marché de l’électricité.

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