Charges sur le travail, impôt sur la fortune… la position des différents partis

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Vincent Genot
Vincent Genot Coordinateur online news

Réforme fiscale des charges sur le travail, impôt ambitieux sur les grandes fortunes… Les partis francophones se positionnent sur ces questions à quelques encablures des élections du 25 mai.

TRAVAIL – Il faut une grande réforme fiscale diminuant les charges sur le travail en les compensant par d’autres impôts

Favorable

FDF – Nous proposons d’augmenter le “net” en poche de 100,00 € par mois pour les travailleurs dont le salaire est inférieur à 1.200 € nets par mois. Cet avantage diminuerait progressivement jusqu’à 30 euros par mois pour ceux qui ont 1.800 euros en poche par mois. Concrètement, il s’agit d’instaurer un supplément de charges professionnelles forfaitaires pour les bas salaires. Si la différence entre l’impôt de base et la réduction d’impôt pour quotité exemptée est négative, ce montant est alors converti en crédit d’impôt. Pour financer cette mesure, nous prônons un glissement progressif de la fiscalité sur le travail vers la fiscalité sur la consommation : dans un premier temps, nous voulons réduire la fourchette de TVA ( actuellement de 6 % à 21 %) pour évoluer ensuite vers un taux unique à déterminer. L’impact de ce glissement sur le pouvoir d’achat des ménages à faible revenu serait compensé par des aides directes ciblées. Nous défendons également un glissement de la fiscalité du travail vers la fiscalité environnementale, à mettre en oeuvre par deux mesures : l’harmonisation progressive des accises sur l’essence et le diesel et l’alignement progressif de la fiscalité favorable aux voitures de société sur celle des salaires. ECOLO – Ecolo soutient une réforme fiscale qui, dans un cadre budgétaire neutre, diminue les charges sur le travail et augmente les charges sur le capital et la spéculation. PS – C’est ce que propose le PS avec sa relance sociale : il faut diminuer la fiscalité sur le travail en faisant basculer la charge fiscale sur les revenus du capital et en intensifiant la lutte contre la fraude fiscale. Pour nous, pour que cette réforme soit efficace, il faut qu’elle soit surtout orientée vers les bas et moyens revenus. Vu le contexte budgétaire, elle doit aussi être neutre, faute de quoi c’est la sécurité sociale et les services publics qui seraient menacés. CDH – Le cdH veut réduire drastiquement le coût du travail par des réductions de cotisations sociales à hauteur de 2,6 milliards € pour tous les salariés. Cette réduction sera compensée notamment par la fin progressive des intérêts notionnels et une plus grande contribution des pollueurs, spéculateurs et fraudeurs. PP – Le Parti Populaire propose que chaque entreprise puisse engager trois travailleurs sans autre frais que le salaire. Au-delà, les charges sur le travail doivent être fortement réduites. Le PP propose par ailleurs une réduction d’impôts sur le travail au travers d’une réforme fiscale globale (trois tranches avec un maximum de 35 % et globalisation des revenus).

Défavorable

MR – Le MR plaide pour une réforme ambitieuse de baisse de la pression fiscale, en particulier sur les bas, les moyens salaires et les PME afin de ramener notre pays dans la moyenne européenne tout en créant plus de 100.000 emplois. C’est la manière la plus efficace de créer de l’emploi et d’assurer ainsi la pérennité de notre sécurité sociale. Vu la pression fiscale globale dans notre pays, qui est parmi les plus élevée au monde, une réforme fiscale efficace ne peut pas être compensée par une hausse d’autres impôts. On ne peut pas donner d’une main et reprendre de l’autre !

Neutre

PTB – Pour une diminution des impôts pour les travailleurs, mais maintien des cotisations sociales garantissant le financement de la sécurité sociale. Compensation dépendant de quelques autres impôts, impôts sur le capital oui, mais si impôts à la consommation, non.

FORTUNE – Il faut un impôt ambitieux sur les grandes fortunes

Favorable

ECOLO – Ecolo propose d’instaurer une cotisation de crise sur les patrimoines supérieurs à 1 million d’euros, hors résidence principale, qui seraient taxés à hauteur de 1 % à 1,5 %. PS : Le PS propose un impôt sur les grandes fortunes qui concernerait uniquement les contribuables qui ont un patrimoine supérieur à 1,25 million € (en dehors de la maison d’habitation et des biens affectés à l’activité professionnelle). Moins de 80.000 Belges seraient concernés par la mesure, soit moins d’un 1% de la population la plus riche. Le taux maximal serait de 1%, soit en moyenne 5000 euro par an par contribuable, et la recette serait de 400 millions €. PTB – Il faut prévoir une façon de taxer l’épargne pour encourager la réinsertion de cet argent dans l’économie

Défavorable

MR – Ce système provoque une fuite des capitaux et donc, une baisse des recettes fiscales. Le système d’imposition à l’impôt des personnes physiques prévoit déjà que les personnes ayant les revenus les plus élevés sont plus taxées. FDF – Les taux d’imposition confiscatoires, en vigueur dans les années ’80 et ’90, ont à l’époque convaincu de nombreux Belges de placer leurs économies à l’étranger. Aujourd’hui, la solution pour garantir une juste perception de l’impôt repose sur une plus grande transparence fiscale, sur une meilleure coopération administrative internationale, ainsi que sur une stimulation du rapatriement spontané des capitaux. Cette approche est plus pragmatique qu’un impôt sur la fortune qui risque de faire fuir plus encore les placements des Belges vers l’étranger. Cela aurait pour conséquence bien connue de non seulement miner les recettes fiscales futures et d’aggraver les inégalités devant l’impôt, mais aussi d’alourdir les procédures visant à récupérer l’impôt dû. CDH – Nous nous opposons à toute nouvelle taxation du patrimoine (logements,…). Nous exigeons une diminution drastique des contributions sur les revenus du travail. Par contre, il faut sanctionner les fraudeurs et les spéculateurs.

PP – Un impôt sur les grandes fortunes serait contre-productif et provoquerait un exode d’entrepreneurs peu favorable à notre économie.

EPARGNE – Il faut prévoir une façon de taxer l’épargne pour encourager la réinsertion de cet argent dans l’économie

Favorable

FDF – Le système actuel de taxation de l’épargne en particulier et des revenus mobiliers en général comprend de nombreuses exonérations et différences de taux. Ces exceptions ont été jugées discriminatoires par plusieurs cours européennes et belges. De plus, elles compliquent le système et sont peu productives. L’OCDE le confirme : “la taxation différenciée des instruments d’épargne fausse les décisions d’investissement, entravant le redéploiement de capitaux vers leur emploi le plus productif”. Les FDF veulent à la fois éviter les distorsions de l’affectation de l’épargne, soutenir l’épargne populaire et laisser la liberté de placement aux citoyens (livrets, dépôts à terme, emprunts d’État, PME,…). Nous proposons un seul taux d’imposition de 25% sur l’ensemble des intérêts et dividendes. La base taxable serait élargie aux plus-values, mais l’exonération de la première tranche de revenus mobiliers serait élargie à toutes les formes de placements et portée à 2.850 euros (actuellement seul le carnet d’épargne bénéficie d’une exonération jusqu’à 1.900 euros).

Défavorable

MR – Il ne faut pas taxer davantage. Au contraire, notre réforme fiscale soutient les entrepreneurs et investisseurs et prévoit, par exemple, de faibles taux de donation et succession lorsque le bénéficiaire veut investir dans l’économie réelle. L’épargne des Belges finance aussi l’économie via les prêts bancaires.ECOLO – Ecolo propose par contre de rendre plus attractifs les placements utiles à l’économie réelle, non délocalisable et porteuse d’emplois durables. PS – Pour le PS, il est exclu de toucher la petite épargne. Mais cela n’exclut pas le recours à des initiatives, comme le prêt “citoyen”, qui incitent les gens à investir dans l’économie. CDH – Il n’est pas question aujourd’hui de supprimer l’exonération du précompte mobilier sur les comptes épargne. Par contre, il faut encourager l’investissement dans des projets soutenant nos PME, dans le logement, dans des projets collectifs et participatifs par des incitants spécifiques. PTB – où est la limite ? Va-t-on taxer le petit épargnant?PP – Le Parti Populaire est contre l’instauration de nouvelles taxes. Il ne faut pas pénaliser les gens qui se sont constitués un bas de laine.

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