Brexit: « Un accord sur le retrait sera difficile à atteindre cette année »

Un accord sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne sera difficile à atteindre avant la fin de l’année, a estimé mardi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders après une rencontre avec son homologue britannique Jeremy Hunt à Londres.
« L’appartenance de l’Irlande du Nord à l’union douanière européenne permettrait de sortir de l’impasse, mais ce point constitue toujours un problème pour les Britanniques », a expliqué le ministre belge, admettant que la crainte d’un « no-deal était de plus en plus présente ».
Si les Européens et Londres s’entendent sur la nécessité d’empêcher le retour d’une frontière dure entre l’Irlande du Nord – une nation constitutive du Royaume-Uni – et la République d’Irlande – membre de l’UE -, ils divergent en effet toujours sur les modalités pour y arriver.
A l’heure actuelle, l’UE propose de maintenir l’Irlande du Nord dans l’union douanière européenne si aucune autre solution n’était trouvée en décembre 2020, à la fin de la période de transition qui devrait suivre le Brexit, prévu le 29 mars 2019.
Ce scénario, dit du « backstop » (ou filet de sécurité), est toutefois constamment rejeté par le gouvernement britannique, qui suggère pour sa part qu’un accord douanier liant l’UE à l’ensemble du Royaume-Uni, et pas seulement à l’Ulster, puisse être établi jusqu’à la signature d’un traité de libre-échange plus large.
Si aucun accord n’est obtenu sur cette question, une « frontière réapparaîtra en Irlande », a souligné M. Reynders.
D’après lui, il pourrait être possible qu’une solution émerge finalement « au niveau du gouvernement britannique », mais il y a ensuite la crainte que « celui-ci ne passe pas au parlement », où Mme May semble particulièrement affaiblie.
Etant donné l’approche de la date prévue du Brexit, le chef de la diplomatie a rappelé que la Belgique se préparait aussi à l’hypothèse d’une absence d’accord, tout en espérant toujours qu’une solution puisse être trouvée avec Londres.
La Commission européenne a également entrepris des démarches pour mettre en place des réglementations permettant d’éviter des blocages dans des domaines stratégiques en cas de no-deal.